Le jihadiste Peter Cherif, proche des frères Kouachi, les auteurs de l'attaque de Charlie Hebdo, a été mis en examen pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle en récidive».
Peter Cherif avait été déféré au parquet de Paris dans la nuit de mercredi à jeudi 27 décembre.
Ce Français de 36 ans, également connu sous le nom «Abou Hamza» avait été arrêté à Djibouti le 16 décembre dernier. Selon la présidence djiboutienne, il était arrivé à Djibouti par voie maritime via la ville côtière d'Obock, en provenance du Yémen, en possession de fausses pièces d'identité.
Le 23 décembre, à son arrivée en France, il avait été placé en garde à vue. Il «avait fui la justice française, il devra devant elle répondre de ses actes», avait souligné le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner sur Twitter.
Peter Cherif a été placé en garde à vue en France sous l'autorité de nos forces de securité.
Je salue l'efficacité de nos services et les échanges internationaux qui ont permis son arrestation.
Il avait fui la justice française.
Il devra devant elle répondre de ses actes.— Christophe Castaner (@CCastaner) 23 décembre 2018
Devenu au Yémen un cadre d'al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), Peter Cherif est connu pour avoir été un intime des assaillants du journal satirique Charlie Hebdo, les frères Saïd et Chérif Kouachi. Les trois hommes avaient gravité ensemble au sein de la filière des Buttes-Chaumont, menée par Farid Benuettou, recruteur pour le jihad en Irak.
Peter Cherif avait été arrêté une première fois à Falloujah, en Irak, fin 2004 alors qu'il combattait dans les rangs d'al-Qaïda en Irak. Il avait été condamné à 15 ans de prison à Bagdad. Il s'était ensuite évadé d'une prison irakienne en mars 2007 avant de rejoindre la Syrie. Extradé par la suite en France, il y fut incarcéré pendant 18 mois. Il avait disparu en mars 2011, au dernier jour de son procès à Paris, et avait pris la fuite vers le Yémen. Condamné à cinq de prison, il avait fait immédiatement l'objet d'un mandat d'arrêt en vue de l'exécution de sa peine.
En contact avec Cherif Kouachi depuis le Yémen
En avril 2012, dans une note déclassifiée, les services de renseignements français soupçonnaient Peter Cherif «d'organiser une filière» de recrutement de jihadistes, depuis le Yémen. Cherif Kouachi apparaissait dans cette note comme étant l'un de «ses contacts en France». C'est en raison de ces liens que le vétéran du jihad apparaît dans l'enquête sur l'attentat de janvier 2015 contre Charlie Hebdo.