L'attaque de Strasbourg, qui a fait deux morts et treize blessés, intervient au beau milieu du mouvement des «gilets jaunes», alors qu'un «acte V» semblait se dessiner. Certains internautes y voient une tentative de «manipulation» de l'Etat.
Dès l'annonce de cette attaque, les théories du complot ont fleuri sur les réseaux sociaux. «L'Etat a tout organisé», a ainsi dénoncé un internaute, relayant une capture d'écran. Sur l'image apparaît un tweet de la préfecture du Grand-Est et du Bas-Rhin à propos de la tragédie, daté de 11h47, soit huit heures avant la fusillade.
Ce décalage horaire est dû au paramétrage de fuseau horaire de Twitter, d'après Franceinfo. En effet, lors de la création du compte de la préfecture, l'heure était réglée sur celle de la côte ouest américaine, par défaut. Or, quand il est 11h47 en Californie, il est bien 20h47 en France. «Il arrive que des utilisateurs de Twitter ne règlent pas le fuseau horaire de leur compte», a ainsi expliqué l'AFP Factuel.
Il arrive que des utilisateurs de Twitter ne règlent pas le fuseau horaire de leur compte et se retrouvent ainsi avec des horaires qui sont en décalage par rapport au pays où ils se trouvent.
Pour le régler "Paramètres et confidentialité" (1) "fuseau horaire" (2)
2/2 pic.twitter.com/sknvkIpsYZ— AFP Factuel (@AfpFactuel) 11 décembre 2018
Malgré les demandes du préfet de la région, qui a demandé aux internautes de ne pas relayer «de fausses rumeurs», d'autres personnes ont partagé cette théorie. Maxime Nicolle, l'un des huit porte-paroles des «gilets jaunes» aussi connu sous le pseudonyme «Fly Rider», a ainsi mis en doute la véracité de cette fusillade sur le groupe Facebook dont il est l'administrateur, et qui réunit plus de 135.000 membres.
«Dites-vous bien que le mec qui veut faire un attentat vraiment, il attend pas qu'il y ait trois personnes dans une rue le soir à 20h, il va en plein milieu des Champs-Elysées quand il y a des millions de personnes et il se fait exploser. Ça, c'est un vrai attentat. Le reste, c'est des effets pour faire peur», a-t-il estimé, dans une vidéo.
"Dites-vous bien que le mec qui veut faire un attentat vraiment, il attend pas qu'il y ait 3 personnes dans la rue le soir à 20h00"...#Strasbourg : l'indispensable analyse du #GiletJaune Maxime Nicolle ⤵️ pic.twitter.com/3qf8d9qlN5
— Conspiracy Watch (@conspiration) 11 décembre 2018
Son scepticisme est partagé par d'autres personnes.
Attentat à Strasbourg ... bah voyons ... un fiche S .. bah voyons ... état d’urgence et manif interdites ...... traduction : bye bye gilets jaunes
— TheSkwat (@MrSkwat) 11 décembre 2018
Bande de con ne tombez pas dans le piège de l’état à croire en un attentat à Strasbourg et que genre c’est des musulmans pour nous faire oubliez ces histoires de gilets jaune , bref bonne journée
— Pequeño (@mohaamelo71) 12 décembre 2018
Un attentat terroriste à #Strasbourg. Comme c’est bizarre, va-t-on vers l’état d’urgence ? Le terrorisme pour mater la révolte sociale ?
— Paxkal (@paxkalt) 11 décembre 2018
#Strasbourg allé c parti !! ils vont nous la foutre leur etat d'urgence avec " l'attentat". pour déjouer les gilets jaunes? ils sont fort ces politiques....
— PrincessSMH (@HeroicPrincessC) 11 décembre 2018
Face à cette escalade complotiste, Laurent Nuñez, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, s'est dit «indigné par ça, comment peut-on dire des choses pareilles ?» «Un assaillant a tué trois personnes hier à Strasbourg, des personnes sont entre la vie et la mort - deux luttent pour la vie [...] On est clairement dans les thèses complotistes», a-t-il déploré au micro de France Inter.