Dans une tribune publiée ce vendredi matin, ces femmes journalistes expliquent pourquoi il est important pour elles de participer aux rassemblements organisés le 24 novembre, afin de dire «stop» aux violences sexistes et sexuelles.
En marge du mouvement des gilets jaunes, qui monopolise l’attention depuis plusieurs jours, ces 409 journalistes signataires souhaitent dénoncer le sexisme et les violences sexuelles au sein des rédactions, elles pointent également du doigt les inégalités professionnelles et salariales entre les femmes et les hommes journalistes, à travers le mouvement #NousToutes.
«Nous, femmes journalistes, ferons partie du mouvement. Pour qu'il ne soit un jour plus possible d'asséner cette vérité : chaque jour, en France, des femmes sont harcelées, menacées, violentées, violées, tuées parce qu'elles sont des femmes», soulignent ces femmes dans la tribune publiée sur Franceinfo.
400 femmes journalistes ont signé cette tribune appelant à manifester le 24 novembre contre les violences sexistes et sexuelles.
Pour un traitement juste de ces violences dans nos médias, et parce que nos rédactions aussi sont concernées https://t.co/kwjbuvLoPO #JeMarcheLe24— Agathe Ranc (@agranc) 23 novembre 2018
«Ce sont des mains sur les fesses, sur les cuisses»
Les journalistes expliquent que leur profession est loin d’être épargnée par ces violences sexuelles : «Nous avons toutes des histoires à raconter. En tant que témoins directs, confidentes, ou en tant que victimes. C'est un chroniqueur en vue qui s'en prend à une consœur dans un couloir. Un producteur qui lance des commentaires sexistes à ses collaboratrices. Un reporter qui insiste et insiste encore pour 'boire un verre' avec une étudiante en journalisme. Un présentateur qui fait des allusions sexuelles lourdes à une future stagiaire. Un journaliste qui menace une femme refusant ses avances. Ce sont des mains sur les fesses, sur les cuisses, des messages nocturnes inappropriés, des propositions déplacées».
«Nous travaillons dans des rédactions où le pouvoir est encore très largement majoritairement masculin, et ce pouvoir est source d'abus», expliquent-elles encore, précisant que les femmes journalistes victimes de violences sexuelles peuvent contacter le 3919, le numéro d'écoute national, ou se tourner vers les syndicats de journalistes ou des associations comme l'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT) ou l'association de femmes journalistes Prenons la une.