Mouvement populaire apparu à la faveur de la hausse des prix des carburants, les «gilets jaunes» ont bloqué de nombreux axes de circulation partout en France.
Quelles origines ?
Face à la flambée des prix des carburants résultant de la hausse conjuguée du pétrole et des taxes sur le gazole et l’essence, une pétition en ligne a été lancée par une automobiliste, Priscillia Ludosky, en juin dernier. Elle a été signée par près d'un million de personnes. Cette initiative fait figure de point de départ de la contestation.
La deuxième étape a consisté en la création, courant octobre, de centaines de groupes Facebook rassemblant des automobilistes en colère dans toute la France. Comme le rappelle Libération, Eric Drouet, chauffeur poids lourd francilien, a émis le premier l’idée de bloquer le boulevard périphérique parisien et certaines artères de la capitale le 17 novembre.
Sa proposition s'est rapidement propagée à l’échelle nationale. Elle a finalement été adoptée par toutes les entités locales du mouvement de contestation. Rapidement, le gilet jaune fluo de la sécurité routière a fait l’unanimité pour devenir le symbole du ralliement à un mouvement qui engrange chaque jour plus de soutiens.
Quelles revendications ?
Si l’augmentation du coût de l’essence a été le déclencheur de la protestation sociale, d’autres points de mécontentement ont rapidement vu le jour. D’une façon générale, les gilets jaunes incarnent désormais l’overdose fiscale dont une partie des Français se disent victimes, à l’image des retraités.
La preuve : après avoir atteint des quasi-sommets ces dernières semaines, les prix à la pompe sont repartis à la baisse depuis une semaine. Pour autant, le mouvement n’a pas appelé à annuler la grande manifestation routière du 17 novembre. La colère des laissés pour compte du pouvoir d’achat reste intacte.
Qu’en pensent les politiques ?
Rassemblement hétéroclite, les gilets jaunes balaient large et fédèrent des citoyens de tout bord, à l’image du mouvement populaire des bonnets rouges en son temps. Jacline Mouraud, devenue malgré elle l’une des figures de proue du mouvement suite à la diffusion de son coup de gueule sur YouTube, a à ce titre confessé avoir voté blanc aux deux tours de la dernière élection présidentielle et n'a jamais été encartée.
Pour autant, cela n’empêche pas plusieurs personnalités politiques comme Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen (RN), Jean-Luc Mélenchon (LFI) ou Laurent Wauquiez (Les Républicains) d’apporter leur soutien aux gilets jaunes. Quitte à être taxés de récupération, notamment par les principales centrales syndicales du pays, qui refusent d'être associées à ce mouvement.
Comment le gouvernement réagit-il ?
Malgré l’ampleur de la contestation, le gouvernement paraît peu enclin à céder et a prévenu mardi, par la voix de son ministre de l’Intérieur, que les policiers n'hésiteraient pas à intervenir en cas de blocage.
Néanmoins, si Matignon n’entend en aucun cas détricoter ses mesures fiscales, il semblerait que plusieurs gestes visant à apaiser la grogne pourraient être annoncés avant le 17 novembre. Pêle-mêle, on trouverait parmi ces propositions, un renforcement de l’ancienne prime à la casse, l’amélioration du chèque énergie ou encore la mise en place d’une prime transport pour les salariés effectuant plus de 30 kilomètres par jour en voiture.