La Première ministre du Royaume-Uni Theresa May rejoint vendredi Emmanuel Macron dans un haut lieu franco-britannique de la Première guerre mondiale, dans la Somme, avant un week-end qui marquera l'apothéose du Centenaire de l'Armistice de 1918.
Avec cette visite, la longue «itinérance mémorielle» du président, au programme souvent malmené par les interpellations des Français rencontrés, reprend une dimension internationale et diplomatique qui culminera dimanche avec l'accueil de dizaines de chefs d’État étrangers à Paris.
Dans l'immédiat, Emmanuel Macron continue d'associer l'aspect commémoratif de son périple et la promotion de son programme présidentiel, en particulier dans les domaines économique et social.
Il est ainsi attendu dans la matinée dans un centre social de Lens (Pas-de-Calais), dans une région des Hauts-de-France où un million de personnes, sur six millions d'habitants, vit sous le seuil de pauvreté (moins de 1.020€/mois). Avec un taux de chômage de 11,6%, la région est aussi la plus touchée par le chômage en France métropolitaine, souligne l'Elysée.
«Les Hauts-de-France ont payé un lourd tribut dans les deux guerres et ont payé un lourd tribut à la désindustrialisation», a-t-il rappelé jeudi soir dans une interview aux chaînes régionales du Nord et de l'Est du réseau France 3.
Le chef de l’État a annoncé l'inscription du territoire Sambre-Avesnois-Thiérache et du bassin minier comme «territoires démonstrateurs» de son plan contre la pauvreté.
Il doit accueillir ensuite Theresa May à Albert (Somme), pour un déjeuner de travail, avant de visiter avec elle la nécropole franco-britannique de Thiepval. Avec son épouse Brigitte, il poursuivra à l’Historial de Péronne puis conclura une table ronde avec des historiens de la Grande Guerre.
Donald Trump à l'Elysée
M. Macron rentre à Paris vendredi soir avant un week-end de commémorations de l'Armistice qui s'achèvera par un Forum pour la paix. Sont attendus une soixantaine de dirigeants mondiaux dont l'allemande Angela Merkel, le russe Vladimir Poutine et le turc Recep Tayyip Erdogan.
Samedi matin, il recevra le président américain Donald Trump à l'Elysée, avant de retrouver Angela Merkel dans l'après-midi dans la «clairière de l’Armistice», à Rethondes dans la forêt de Compiègne, où fut aussi signé en 1940 par Hitler la capitulation de la France. Ces retrouvailles symboliseront l’achèvement du processus de réconciliation entre les deux pays, selon l'Elysée.
Enfin dimanche 11 novembre, point culminant du Centenaire, aura lieu le Forum de Paris sur la paix, dans la Grande Halle de la Villette, afin de «rappeler la nécessité de défendre et renforcer le multilatéralisme mondia». Il rassemblera de nombreux acteurs de la gouvernance mondiale – États, organisations internationales, ONG, entreprises, syndicats, groupes religieux –, mais pas Donald Trump, en vue de "présenter des solutions pour une meilleure organisation de la planète». L'événement sera conclu par Emmanuel Macron et Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies.
Tout au long de la semaine, le périple entamé dimanche par Emmanuel Macron dans le Grand Est sur les traces de la Grande Guerre a été émaillé de nombreux contacts avec la population, virant parfois à l'invective abondamment relayée par les chaînes d'information en direct et les réseaux sociaux.
Chaque jour, dans les bains de foule qu'il affectionne, il est confronté à des expressions de colère, contre le faible montant des retraites ou la cherté des carburants, à une semaine d'un appel à bloquer les routes le 17 novembre.
«J'ai jamais pensé que c'était facile», a expliqué jeudi le chef de l'Etat, au plus bas dans les sondages - 27% d'opinions positives selon la dernière enquête Elabe : "J'ai été élu en me faisant secouer et ça continuera jusqu'au bout, parce que notre pays ne peut pas, depuis trente ans, être dans le chômage de masse, et considérer que ça va bien».
«Je suis très heureux de cette itinérance parce que je suis dans le pays (...). Je capte plein de choses, de messages, d'enseignements, je vois ce qui fonctionne, ce qui n'est pas compris, ce qui ne va pas assez vite dans ce qui est décidé», a-t-il mis en avant.