Impossible désormais de passer une journée à Paris sans croiser des centaines de scooters, vélos ou encore trottinettes en libre-service. Leur présence en nombre – qui échappe à tout cadre législatif – a poussé quatre élus de la majorité parisienne à écrire une tribune, publiée ce lundi dans Libération.
Ces quatre élus – Ariel Weil, maire du 4e, Emmanuel Grégoire, Premier adjoint, Jean-Louis Missika, l'adjoint chargé de l'espace public et Christophe Najdovski, l'adjoint chargé des transports – ont en effet choisi de prendre la parole pour réclamer à l'Etat qu'un travail législatif soit mené afin de «réguler ces engins» et annoncer, qu'en attendant une éventuelle loi, ils agiront pour «discipliner le phénomène».
Car à l'origine de cette demande, il y a la politique menée par la municipalité parisienne en faveur des «nouvelles mobilités». Celles qui – en parallèle des transports en commun déjà existants – rivalisent contre la voiture polluante, devenue indésirable à Paris.
Ainsi, depuis plus d'un an, la capitale voit fleurir dans ses rues de nouveaux engins, d'abord des scooters électriques, puis des vélos et des trottinettes électriques... Disponibles pour tous, Parisiens comme touristes, ils ont été imaginés pour gagner du temps dans les embouteillages, tout en respectant l'environnement. Sauf que... ils prennent de la place, et selon les élus, «donnent lieu à certains abus». Parmi ceux-là, le stationnement dans des endroits incongrus, «en plein milieu du passage» ou encore «l'occupation de l'espace public au détriment des piétons».
La possibilité de se garer aisément est interprêtéeLes élus parisiens de la majorité socialiste, dans Libération
comme une incitation à se garer n'importe où
Un constat d'échec pour les élus parisiens, qui souhaitent «rester accueillants pour les innovations urbaines et celles de la mobilité», mais qui souhaitent que celles-ci soient désormais «accompagnées et encadrées par la puissance publique». Autrement dit, ils demandent que le gouvernement, via une loi d'orientation des mobilités, «vienne combler le vide juridique» qui existe aujourd'hui autour de l'utilisation et le stationnement de ces moyens de transport nouvelle génération, alors même que ces derniers «ne sont actuellement répertoriés nulle part dans les textes».
Dans leur tribune publiée dans Libération, nos quatre élus parisiens ont donc fait savoir que, «face à l'urgence de la situation», ils agissaient déjà pour «discipliner le phénomène». Dans ce cadre, ils ont mis en place des espaces de stationnement dédiés, délimités par des marquages au sol. Et ils ne comptent pas s'arrêter là, puisque les élus ont annoncé que les agents de la PPSP seront bientôt en mesure de «verbaliser les comportements à risque des utilisateurs», dès que le cadre juridique sera validé. Enfin, ils ont également demandé aux opérateurs du «free floating» d'inciter leurs usagers à adopter «un comportement plus vertueux».
Seul le travail législatif pourra donner les moyens de réguler de manière pérenne la circulation de ces engins. Néanmoins, face à l’urgence de la situation, et en attendant que la loi soit votée, nous agissons d’ores et déjà au niveau local. @Mairiedu4e @Paris @egregoire https://t.co/qVsUyQFIP0
— Ariel Weil (@ArielWeilT) 5 novembre 2018