Les Français vont voir ce mois-ci les premiers résultats des mesures prises pour leur pouvoir d'achat, a promis le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, dans un entretien au Journal du Dimanche, alors que le gouvernement fait face à une grogne croissante sur ce sujet.
«C'est l'heure de la preuve – la preuve que nous tenons nos promesses», selon le ministre, et que les «Français vont pouvoir constater de visu» en octobre sur leurs feuilles de paie et comptes en banque. Baisse de la taxe d'habitation pour 17 millions de contribuables, disparition des cotisations chômage et maladie pour les salariés, hausse de certaines allocations et minimum vieillesse, revalorisation de l'aide à la garde d'enfant ou l'allocation pour handicapés : «Tout cela sera visible ces jours-ci sur les feuilles de paie et les comptes en banque», a insisté le ministre, selon qui la politique du gouvernement «profite à tous les Français, particulièrement aux classes moyennes».
Or, selon un sondage Ifop réalisé pour le Journal du Dimanche, 72 % des Français estiment que leur pouvoir d'achat a «plutôt diminué» depuis la dernière élection présidentielle. Et 84 % pensent que la politique du gouvernement ne permettra pas de l'améliorer d'ici la fin du quinquennat. La hausse des prix des carburants, l'augmentation de la CSG, ou encore la baisse de la taxe d'habitation atténuée par une hausse des taux de taxation décidée par certaines communes, semblent avoir douché de nombreux Français.
«Nous n'avons jamais perdu de vue que si le pouvoir d'achat est une priorité – en particulier pour ceux qui travaillent –, le rétablissement des comptes publics en est une autre. On ne peut redistribuer que ce qu'on produit», a défendu M. Darmanin. «Nous assumons d'avoir baissé en priorité les impôts des plus modestes qui travaillent. C'est le contraire du gouvernement des riches, non ?», a-t-il ajouté.
un Allègement des contrôles fiscaux
De son côté, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a de nouveau défendu dans un entretien au Parisien la fiscalité écologique et a assuré que le gouvernement serait «très vigilant» pour que les mutuelles n'augmentent pas leurs tarifs pour compenser la mise en place du «reste à charge zéro» sur certaines lunettes, prothèses dentaires et auditives. «Le gouvernement prendra les mesures nécessaires» si elles le font, a-t-il prévenu.
Par ailleurs, le gouvernement va mettre en place une mesure d'échange en amont entre l'administration fiscale et les entreprises pour alléger les contrôles fiscaux, a annoncé Gérald Darmanin. A l'issue de ces échanges, des «garanties fiscales» seront délivrées aux entreprises et «opposables en cas de contrôle ultérieur», a-t-il détaillé. Les régions Ile-de-France et Rhône-Alpes-Auvergne expérimenteront ce dispositif à partir du 1er janvier 2019.