Comme chaque année depuis 42 ans, la France changera d'heure, pour passer à celle d'hiver, ce dimanche 28 octobre. La Commission européenne a proposé en septembre de mettre fin à cette tradition, pour une entrée en vigueur seulement l'an prochain.
Va-t-on dormir une heure de plus ou de moins ? Bientôt, cette question rituelle, que l'on se pose à l'approche de chaque changement d'heure, n'aura plus lieu d'être. «Le changement d’heure doit être aboli», a déclaré le 12 septembre dernier le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker devant le Parlement européen à Strasbourg.
Cette annonce faisait suite à une consultation citoyenne en ligne, organisée entre le 4 juillet et le 16 août, dont le résultat fut sans appel. 84 % des 4,6 millions de personnes y ayant répondu se sont prononcées en faveur de la suppression du changement d'heure, instauré en 1976 et qui a lieu deux fois par an (le dernier dimanche de mars pour l'heure d'été et le dernier dimanche d'octobre pour l'heure d'hiver).
Le dernier changement d'heure en 2019
Lors de son discours le 12 septembre, Jean-Claude Juncker a précisé que «les Etats membres doivent décider eux-mêmes si leurs citoyens doivent vivre à l’heure d’été ou à l’heure d’hiver». Ainsi, chaque pays «devra, au plus tard en avril 2019, notifier à la Commission son intention d'appliquer de façon permanente l'heure d'été ou l'heure d'hiver», soulignent les services de l'Etat.
Le changement d'heure de ce dimanche ne sera donc pas le dernier. Il y aura encore un passage obligatoire à l'heure d'été le dimanche 31 mars 2019. Puis, «les Etats membres qui souhaitent revenir de façon permanente à l'heure d'hiver auront la possibilité de procéder à un dernier changement le dimanche 27 octobre 2019», notent les services de l'Etat. Après cette date, les changements d'heure saisonniers ne seront plus possibles. Mais un tel calendrier ne pourra être tenu que si le Parlement européen et le Conseil de l'UE (qui réunit les Etats membres) adoptent la proposition de la Commission, au plus tard en mars 2019.
Les Etats membres devront se coordonner
Heure d'été ou heure d'hiver, la France balance. «La réflexion s'annonce difficile. La position géographique de son territoire, avec de fortes disparités d'ensoleillement, ajoute une couche de complexité», notait le journal Les Echos fin septembre. Lors de la consultation en ligne, une majorité des Français donnait leur préférence à l'heure d'été. Au contraire d'un rapport du Sénat datant de 1997, qui préconisait de se figer sur l'heure d'hiver et soulignait que, avec l'heure d'été, «le lever du jour ne se produira qu'entre neuf et dix heures» pendant de longs mois.
Même si, en théorie, les Etats membres sont seuls maîtres à bord quant au choix de l'heure d'été ou d'hiver, la Commission européenne les appelle à se mettre d'accord. «J'ai confiance dans les Etats membres et le Parlement pour que cela soit fait avec intelligence, pour que les pays voisins se coordonnent», a déclaré le commissaire européen chargé de l'Energie Maros Sefcovic, lors d'une conférence de presse à Bruxelles mi-septembre. La Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg se sont déjà engagés à organiser une consultation commune de leurs citoyens, et à y associer les pays proches (France, Allemagne, Italie), afin d'harmoniser la décision.