A Lyon, une enseignante qui estime ne pas être soutenue par sa hiérarchie a décidé d'assigner le rectorat devant le tribunal administratif pour dénoncer les insultes racistes de ses élèves.
Les faits se sont produits entre décembre 2014 et juin 2015. La jeune femme aujourd'hui âgée de 39 ans enseignait les mathématiques, la physique et la chimie en classe de seconde dans un lycée professionnel de la banlieue lyonnaise.
«Ça a commencé par des remarques du type 'on n'aime pas les étrangers mais on aime bien les étrangères', puis des questions sur ma religion ou si je mangeais du porc», a raconté l'enseignante, d'origine algérienne. «Et il y a eu les caricatures d'un juif et d'un musulman criblés de balles [...] Je les montre au proviseur qui les jette», a-t-elle ajouté, précisant qu'elle avait informé sa hiérarchie dès le début des faits.
Le proviseur trop laxiste ?
Trois élèves, dont l'un qui avait un jour mis «en joue» la requérante avec une règle, avaient écopé d'avertissements, et de quelques jours d'exclusion. Mais aucun d'eux n'est passé devant le conseil de discipline.
Le tribunal administratif de Lyon a examiné, mercredi 24 octobre, la requête pour «faute». En s'appuyant sur le rapport de l'inspection académique, le rapporteur a reconnu «l'absence de dialogue et d'un climat de confiance» entre l'équipe enseignante et le proviseur, estimant toutefois que ce dernier «n'a jamais failli pour répondre aux sollicitations et demandes de la requérante».
Cet examen survient au moment où les professeurs sont de plus en plus nombreux à dénoncer l'absence de soutien de la part de leur hiérarchie face aux violences dont ils sont victimes à l'école.