Le nombre de chômeurs a de nouveau légèrement augmenté au 3e trimestre (+16.400, +0,4%) pour s'établir à 3,718 millions de personnes en France entière, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère du Travail.
Le nombre de demandeurs d'emploi, avec ou sans activité, a lui aussi augmenté de 0,4% (+22.300) à 5,963 millions. Au deuxième trimestre, ces deux chiffres avaient déjà augmenté de 0,2%. Sur un an, le nombre de chômeurs (catégorie A) reste en baisse de 1%, mais le nombre de demandeurs d'emploi (A-B-C) inscrits à Pôle emploi a augmenté de 0,7%.
En métropole, la hausse concerne toutes les catégories d'âge. La plus forte touche les chômeurs de 50 ans et plus (+0,6% sur le trimestre et +0,2% sur un an). Chez les moins de 25 ans, la hausse est de 0,3% mais la tendance sur un an reste à la baisse (-1%).
Comme au trimestre précédent, le chômage de longue durée a plus fortement augmenté : en incluant les demandeurs d'emploi ayant exercé une activité, 2,811 millions étaient inscrits depuis plus d'un an. Un chiffre en hausse de 1,1% sur le trimestre et de 6,4% sur un an.
Parmi les demandeurs d'emploi ayant travaillé, ceux ayant exercé une activité courte (catégorie B, moins de 78 heures par mois) sont en nette hausse de 2,1% (+2,7% sur un an) alors que ceux en activité longue (catégorie C) ont diminué de 0,8% (+4,1% sur un an).
Si le nombre moyen d'entrées à Pôle emploi a diminué en catégories A, B, C de 0,7%, le nombre de sorties des listes de l'opérateur public a encore plus fortement baissé (-2,5%).
En métropole, le nombre de chômeurs a diminué dans quatre régions et augmenté dans neuf autres (entre -1,6% en Corse et +1,8% en Centre-Val-de-Loire). Outremer, les chiffres varient entre -0,7% en Martinique et +1,9% en Guyane.
Décrue très lente
Les indicateurs sont néanmoins contrastés : les embauches, aussi bien en CDI qu'en CDD de plus d'un mois, sont reparties à la hausse (+2,7%) au troisième trimestre, atteignant un nouveau record, selon des chiffres de l'Acoss publiés mercredi. Et les recrutements de cadres sont eux au plus haut.
Selon l'Insee, le taux de chômage devrait suivre une décrue très lente à 8,9% fin 2018 contre 9,1% fin juin.
Cela n'empêche pas Muriel Pénicaud de maintenir «l'ambition d'arriver à un taux de 7%» d'ici la fin du quinquennat.
Soulignant «qu'une entreprise sur deux a des problèmes de recrutement», la ministre du Travail table sur l'effort massif décidé sur l'apprentissage et la formation professionnelle pour réduire le chômage des jeunes et des moins qualifiés.
Lancé il y a un an, le plan d'investissement dans les compétences (PIC) d'un montant de 15 milliards d'euros sur 5 ans prévoit la formation d'un million de demandeurs d'emplois et d'un million de jeunes décrocheurs.
Mais pour l'instant, le nombre de de chômeurs en formation n'est en hausse que «de 2%» depuis le début de l'année, selon le haut commissaire aux compétences, Jean-Marie Marx.
Autre levier de l'exécutif, la réforme de l'assurance-chômage qui sera négociée par les organisations patronales et syndicales à partir du 9 novembre sur la base d'une lettre de cadrage du gouvernement.
L'exécutif met en avant la «lutte contre la précarité», l'«incitation au retour à l'emploi», ainsi que la nécessité de désendetter l'Unédic, plombée par une dette de 35 milliards d'euros.
La régulation des contrats courts par la mise en place d'un «bonus-malus» sur les cotisations patronales ou le cumul «allocation/salaire» seront au cœur des discussions d'une négociation qui s'annonce difficile et doit aboutir d'ici fin janvier.