Le hashtag #PasDeVague a été tweeté plus de 45.000 fois depuis dimanche soir. Les professeurs s’en servent pour raconter leurs difficultés quotidiennes. Les politiques surfent sur la tendance pour dénoncer leurs prédécesseurs.
Utilisé pour la première fois en 2010, hashtag #PasDeVague, se retrouvait depuis dans environ 150 tweets pour dénoncer des situations diverses. Mais depuis dimanche soir, le même hastag a été tweeté plus de 45.000 fois en référence à l’affaire de l’enseignante de Créteil braquée par un de ses élèves avec une arme factice.
#PasDeVague https://t.co/4EmHbsmpHe
— Art Vandelay (@SackLunch5) 21 octobre 2018
Le premier à avoir utilisé ce hastag dans ce contexte, en réponse au tweet d’une enseignante, utilise le pseudonyme « Art Vandelay ». Après quelques retweets d’influenceurs, #PasDeVague est devenu de plus en plus viral et les professeurs s’en sont emparés pour dénoncer les agressions et les insultes dont ils sont parfois victimes et l’absence de soutient de leur hiérarchie face à ces situations compliquées, comme les femmes qui ont utilisé les hashtags #MeeToo ou #BalanceTonPorc pour dénoncer le harcèlement sexuel.
#PasDeVague Il y a 8 ans, un élève m'a insultée en me menaçant du poing (un 5e qui faisait 2 têtes de +que moi). Je suis sortie de la classe en tremblant voir la principale. Sa réponse: "vous n'êtes pas assez autoritaire". J'ai ravalé mes larmes et suis retournée en classe.
— Jennifer (@Jennytinkk) 21 octobre 2018
Ma collègue insultée de "sale pute" par un élève et qui demande une sanction auprès du principal, réponse de ce dernier : "Oh ! Vous êtes susceptible aussi !" #PasDeVague
— Nico (@nicornichette) 21 octobre 2018
Je suis pp 5ème, j'appelle les parents ou je mets des mots. Une mere "arretez de mettre des mots ou je porte plainte" une autre mere par texto: allez vous faire foutre, je vais vous défoncer si vous rappelez #PasDeVAgue
— profdevieuxmots (@TeamLatinBlanqu) 22 octobre 2018
Je prends des médicaments pour dormir. J'en prends pour me réveiller. J'en prends pour ne pas avoir peur. Ou quand j'ai trop peur. Parce que je ne sais pas de quoi mon avenir sera fait.
Ancienne élève harcelée, je suis devenue prof harcelée.
Et l'EN s'en fout.#PasDeVague— La Shou-Culture (@StudiShou) 21 octobre 2018
Je fais cours porte ouverte, un élève passe dans le couloir & crie "Madame M sale pute !"
Première réaction de la Principale "Vous avez peut-être mal entendu car ce n'est pas sa version des faits"
Heureusement que j'avais une douzaine de 6e comme temoins#Pasdevague @jmblanquer— DonaSol (@Dona_Sol) 21 octobre 2018
Les politiques et les militants de toutes tendances ont également surfé sur ce hashtag, essentiellement pour critiquer le laxisme des précédents gouvernements, ou, comme souvent sur Twitter, pour critiquer ceux qui critiquent.
Et s'il n'y avait pas eu les malheureuses images ? Blanquer et la justice auraient-ils été si prompts à réagir ? Il est temps d'enquêter, journalistes @AJEduc. L'éducation ne se résume pas aux réformes et aux innovations que vous chérissez tant. #PasDeVague https://t.co/3qijiEb307
— Professeur Insoumis φ (@ProfInsoumis) 21 octobre 2018