Qui entrera, qui partira ? Pris de court par le départ de Gérard Collomb, Emmanuel Macron et son Premier ministre planchent depuis quelques jours sur la composition d’un nouveau gouvernement, qui doit être dévoilé mardi.
Principal défi, nommer un ministre de l’Intérieur d’envergure, respecté des forces de l’ordre mais aussi capable de défendre publiquement des choix sensibles, comme la politique migratoire. Si Jean-Yves Le Drian et Christophe Castaner ont été les premiers cités, le ministre des Affaires étrangères dit ne pas vouloir du poste, tandis que le patron de LREM est déjà à la manœuvre pour les prochains scrutins des européennes et des municipales.
L’exécutif pourrait donc se tourner vers des profils d’experts comme le procureur de Paris, François Molins, qui s’apprête à rejoindre la Cour de cassation, l’ex-patron de la police nationale, Frédéric Péchenard, ou encore Jean Castex, ancien du cabinet de Nicolas Sarkozy.
Un renouvellement en profondeur ?
C’est toutefois un remaniement de grande ampleur, voulu par Matignon, qui se profile. Il pourrait en effet concerner entre cinq et dix postes, sur 31 ministres et secrétaires d’Etat, selon le JDD. Seraient ainsi sur la sellette Françoise Nyssen (Culture), visée par une enquête judiciaire, mais aussi Stéphane Travert (Agriculture), jugé trop proche des lobbies, ou Nicole Belloubet (Justice). Par ailleurs, est évoquée l'arrivée d'une ou deux têtes issues du MoDem.
En amont, le Premier ministre pourrait remettre la démission de son gouvernement, pour donner un signal politique fort. C'est alors le collectif Philippe III qui serait annoncé sur le perron de l'Elysée – la version II remontant à l'après-législatives de juin 2017.
Un tel coup de pied dans la fourmilière permettrait, d’après Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale et fidèle d’Emmanuel Macron, de donner un «nouveau souffle» au quinquennat. Afin de tourner la page d’une rentrée difficile, polluée par l’affaire Benalla et les démissions de Nicolas Hulot et Laura Flessel.