Le rappeur méconnu Nick Conrad, dont un clip appelant à «pendre les Blancs» a suscité un tollé au gouvernement, a déclaré jeudi que «le choc était voulu» mais «pas à un tel niveau», dans une interview au Parisien
«Pour moi, le choc était voulu, nécessaire, mais pas à un tel niveau. Les gens n’en retiennent que le négatif, ils surfent dessus», a affirmé le rappeur dont le clip a conduit à l'ouverture d'une enquête du parquet de Paris.
La vidéo de plus de 9 minutes tournée à Noisy-Le-Grand, en Seine-Saint-Denis, s'ouvre sur une scène où le rappeur allume un cigare en toute décontraction. En arrière-plan, un Blanc pendu se balance au bout d'une corde, puis la chanson «PLB» démarre. Dans une des séquences suivantes, Nick Conrad enfonce un revolver dans la bouche d'un Blanc séquestré dans un coffre de voiture, avant de lui tirer dessus. Dans son texte, Conrad appelle notamment à tuer «des bébés blancs». «Attrapez-les vite et pendez leurs parents, écartelez-les pour passer le temps, divertir les enfants noirs de tout âge petits et grands», poursuit-il. YouTube a annoncé avoir retiré la vidéo mais elle restait encore visible sur la plateforme mercredi en fin de journée , a constaté l'AFP.
Le clip, a expliqué le rappeur, «avait pour vocation première de retracer l'histoire du peuple noir». «Dans mon clip qui n'est que de la fiction, j'ai voulu inverser les rôles de l'homme blanc et de l'homme noir et proposer une perception différente de l'esclavage», a-t-il argumenté.
«Ce morceau, c'est un miroir, une réponse aux injustices vécues par ma communauté depuis l'esclavage. Je me suis inspiré de mon expérience personnelle et de ce que j'observe en tant qu'artiste. J'ai cette impression que l'homme noir doit toujours faire plus d'efforts pour s'intégrer et rentrer dans le moule que veut lui imposer la société», a détaillé le rappeur.
Il a souligné que si c'était à refaire il rajouterait «peut-être la mention 'ceci est une fiction' dans l'introduction car certains sont restés bloqués sur le premier degré».