Ce sera l'événement politico-médiatique de ce mercredi : Alexandre Benalla va devoir répondre aux questions de la commission d’enquête du Sénat sur le rôle qu’il a pu jouer dans la sécurité du chef de l’Etat.
Il sera entendu par les membres de la chambre haute à partir de 8h30. Si l'audition est publique – c'est le cas à ce stade –, elle sera retransmise en direct sur CNEWS.
La version d'Alexandre Benalla est particulièrement attendue. Filmé en train de frapper un manifestant le 1er mai, l’ancien collaborateur de l’Elysée est mis en examen pour «violences en réunion» depuis fin juillet. Après avoir refusé la convocation, il a fini par admettre, la semaine dernière, qu’il était «contraint» de s’y rendre.
Sont aussi attendus au Sénat Vincent Crase, chef d’escadron dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie, filmé à ses côtés et également mis en examen, ainsi que Yann Drouet, ex-chef de cabinet du préfet de police de Paris.
Une audition aux enjeux politiques
En premier lieu, les sénateurs vont chercher à établir si Benalla a rempli une fonction de protection personnelle d’Emmanuel Macron. Une situation qui relèverait d’un «dysfonctionnement» des services de l’Etat, cette tâche sensible étant dévolue en temps normal à des unités d’élite des forces de l’ordre.
Au-delà du droit, les enjeux de cette audition s’annoncent politiques, l’exécutif et le Sénat se renvoyant la balle depuis une semaine sur la notion de séparation des pouvoirs. La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a ainsi pointé le risque d’un «empiétement sur le domaine judiciaire», ce que réfutent les sénateurs, qui disent ne s’intéresser qu’au «fonctionnement de l’Etat».
Reste que, ce week-end, les trois élus LREM membres de la commission ont décidé de boycotter l’audition de Benalla – quand bien même celle-ci est approuvée par 76 % des Français, selon un sondage Ifop publié mardi.