Deux ex-skinheads impliqués dans la mort du militant antifasciste Clément Méric, tué lors d'une rixe en 2013, ont été condamnés vendredi à des peines de sept à onze ans de prison par la cour d'assises de Paris, qui a acquitté un troisième accusé.
La peine la plus lourde a été infligée à Esteban Morillo. Samuel Dufour, reconnu coupable de port d'arme - un poing américain - mais pas d'avoir frappé Clément Méric, a été condamné à sept années d'emprisonnement. Tous deux ont indiqué qu'ils feront appel de ce jugement. Quant à Alexandre Eyraud, qui n'a porté aucun coup, a été acquitté.
A l'énoncé du verdict, après neuf heures de délibéré, les accusés sont d'abord restés figés. Esteban Morillo stoïque, Sumuel Dufour sidéré puis en larmes, Alexandre Eyraud soulagé. Les deux condamnés, âgés de 25 ans, ont quitté la salle menottes aux poignets, tandis que les gendarmes avaient été déployés en nombre aux abords de la salle, où familles et amis des deux parties étaient venus en soutien.
Pour une agression «d'une sauvagerie inadmissible», l'avocat général avait requis jeudi une peine de douze ans de réclusion criminelle à l'encontre d'Esteban Morillo et demandé sept ans d'emprisonnement contre Samuel Dufour, qui se battait à son côté. L'accusation a été suivie en tous points dans son raisonnement les concernant, les deux ex-skinheads étant condamnés pour les coups mortels avec les circonstances aggravantes de la réunion et du port d'arme.
Le 5 juin 2013, Clément Méric, antifasciste de 18 ans, s'est écroulé sur le bitume de la rue Caumartin, lors d'une rixe entre militants d'extrême gauche et skinheads d'extrême droite, après une rencontre fortuite dans une vente privée de vêtements de la marque Fred Perry.
La mort du jeune homme choque l'opinion et fait ressurgir le spectre des violences d'extrême droite. Le gouvernement dissout plusieurs groupuscules d'ultradoite, notamment Troisième voie, dont étaient proches les accusés.