Le parquet de Grenoble a ouvert une nouvelle enquête pour violation de l'instruction après une fuite dans Le Dauphiné libéré. En effet, le quotidien régional a annoncé une reconstitution dans le cadre de l'enquête sur la disparition, en août 2017, de Maëlys.
Samedi après-midi, le Dauphiné libéré indiquait sur son site internet qu'une «reconstitution de la mort de Maëlys est prévue ce jeudi 13 septembre, à cheval sur les départements de l'Isère et de la Savoie».
Après la publication de l'article, le procureur de la République de Grenoble Jean-Yves Coquillat a précisé dans un communiqué «qu'il n'est pas informé de cet acte judiciaire» et «qu'il en demandera le report quand l'ordonnance prévoyant cet acte lui sera notifié, comme le prévoit le code de procédure pénale». Il a également écrit qu'il déclenchait «une nouvelle enquête pour cette nouvelle violation du secret de l'instruction».
Il s'agit ainsi de la deuxième enquête ouverte dans l'affaire Maëlys pour des «fuites» dans la presse. La première, ouverte près de deux mois après la mort de la fillette, «est toujours en cours», a précisé le procureur à l'AFP. Elle avait été confiée à la police, alors que l'enquête est menée sur le terrain par la gendarmerie.
Pour Jean-Yves Coquillat, cette nouvelle «fuite à des conséquences : annoncer à l'avance une reconstitution dans ce type d'affaire très médiatisée relève de l'inconscience».
Maëlys De Araujoa disparu il y a plus d'un lors d'une fête de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère) dans la nuit du 26 au 27 août 2017. Ce n'est qu'en février dernier que Nordahl Lelandais, présent au mariage et acculé de preuves matérielles, a avoué le meurtre «involontaire», selon lui, de l'enfant, avant de conduire les enquêteurs jusqu'aux restes de Maëlys dans le massif de la Chartreuse.
Nordahl Lelandais a expliqué avoir tué Maëlys par un coup porté au visage, alors qu'elle paniquait dans sa voiture dans laquelle elle était montée pour aller voir ses chiens.
Il a été mis en examen pour «enlèvement» et incarcéré le 3 septembre dernier, puis pour «meurtre» fin novembre.