Le portable banni du collège, le chant de la Marseillaise, la fin du «prédicat», le nouveau baccalauréat... Des changements importants interviendront dans tout le cursus scolaire dès cette rentrée 2018.
Depuis son entrée au gouvernement il y a plus d'un an, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, s'est montré offensif, au risque de se heurter aux syndicats d'enseignants et de parents d'élèves. Apprécié du grand public, il s'est démarqué par son goût pour une instruction des plus classiques, n'hésitant pas à trancher avec la vision de sa prédécesseure, Najat Vallaud-Belkacem. Le point sur les mesures qu'il a impulsées.
En primaire
- La Marseillaise obligatoire -
Dans le cadre du programme de l'«enseignement moral et civique», les élèves de CE2 devront apprendre par cœur le premier couplet de la Marseillaise et connaître les principaux symboles républicains. Jusqu'à maintenant, l'hymne national était enseigné en CM1, lors des leçons sur la Révolution française. Les écoliers devront également maîtriser une série de notions liées à l'éducation civique et citoyenne.
- Davantage de classes dédoublées -
Promesse du candidat Emmanuel Macron, le dédoublement des classes en primaire se poursuit. Alors que les effectifs des 3.700 classes de CP dans les écoles des quartiers très défavorisés (REP+) ont été réduits à une douzaine d'élèves à la rentrée 2017, la mesure doit désormais s'étendre aux CE1 de REP+ et aux CP de REP, puis aux CE1 de REP en 2019.
- Des programmes révisés -
En Français, une dictée quotidienne est prévue pour améliorer l'apprentissage de l'orthographe et de la langue, tandis que le controversé «prédicat», mis en place il y a un an pour remplacer les traditionnels COD et COI, va disparaître des programmes. L'étude de 5 à 10 livres par an est également recommandée. Concernant l'enseignement des mathématiques, un seul changement : les quatre opérations de calcul (addition, soustraction, multiplication et division) devront être abordées dès le CP.
- Le «plan mercredi» -
Alors que plus d'un tiers des communes ont abandonné les «rythmes scolaires» et sont repassées à la semaine de quatre jours d'école, comme rendu possible par Blanquer, l'Education nationale propose désormais un «plan mercredi» aux villes qui le souhaitent. A savoir des activités avec une ambition pédagogique, destinées à enrichir la culture des enfants et leur ouverture aux autres.
Au collège
- L'interdiction du téléphone portable -
C'est LA mesure phare de cette rentrée – tout au moins celle qui a fait couler le plus d'encre. Le Parlement a voté, en juillet, l'interdiction de tout objet connecté (portable, tablette, montre...) dans les écoles et collèges dès septembre. Des exceptions sont néanmoins prévues «pour des usages pédagogiques» ou pour les enfants handicapés. Dans les lycées, l'interdiction sera facultative, laissée à l'appréciation de l'établissement.
Au lycée
Les mutations dans les lycées ne concerneront que les secondes, à savoir les élèves qui passeront le premier bac version Jean-Michel Blanquer en 2021.
- Un accompagnement personnalisé -
Les jeunes lycéens bénéficieront pour la première fois d'un accompagnement personnalisé de deux heures, visant à consolider leur maîtrise de la langue, tant à l'écrit qu'à l'oral. Autre nouveauté : un total de 54 heures seront consacrées à l'orientation pour les aider à choisir la voie générale ou technologique, via notamment des visites dans des enseignements supérieurs.
- Un test de positionnement -
Avant le mois d'octobre, enfin, chaque élève de seconde passera un test de positionnement en maîtrise de la langue française et en mathématiques. Anonymes, les résultats permettront d'«identifier les acquis et les besoins» de chacun, selon le ministère.
A noter que la réforme complète du lycée – dont le baccalauréat – ne verra le jour qu'à la rentrée 2019. Avec, au programme, des enseignements de tronc commun, des nouveaux enseignements obligatoires en seconde comme les sciences numériques, un parcours d'enseignements «à la carte» qui remplace les filières S, L et ES, mais également une réorganisation du lycée professionnel pour renforcer son attractivité. Il y a donc encore du chahut en perspective.