Continuer à sensibiliser au harcèlement quotidien subi par les femmes. Tel est le leitmotiv de Marie Laguerre, qui avait été frappée cet été en pleine journée à Paris, après avoir répondu à l'homme qui la harcelait.
Après avoir publié elle-même la vidéo de l'agression, la jeune femme de 22 ans vient de dévoiler les dizaines de messages haineux reçus depuis la révélation de son attaque.
Et tout y passe, de la véracité de l'agression («c'est un coup monté»), à des remarques sur son physique («le mec qui essaie de draguer cette personne a très mauvais goût en matière de femmes».)
Ces messages d'hommes, insultants, violents et éprouvants, Marie Laguerre a tenu à les publier pour les dénoncer d'une part, et pour enjoindre à l'action d'autre part.
«C'est ma façon de résister»
«Parce que c'est important de montrer ce que ça implique d'oser dénoncer des problèmes de société, et plus particulièrement quand on est une femme. Partager ces captures d'écran glanées durant ce dernier mois est ma façon de résister et de ne pas les laisser m'atteindre», écrit Marie Laguerre en préambule de ces photos, rassemblées sur son profil Facebook.
«Je suis loin d'être la seule, et, sans minimiser, je m'estime tout de même épargnée par rapport à d'autres. Ce n'est pas un appel à la haine vis-à-vis de ces personnes, parfois on ne peut rien face à la bêtise et l'ignorance. Mais, cela reste intolérable», continue Marie Laguerre.
Un procès reporté
C'est pourquoi, la jeune femme rappelle que le délit de cyberharcèlement est puni en France (jusqu'à deux ans de prison et une amende de 30 000 euros) et qu'elle exhorte à porter plainte.
Le procès de son agresseur présumé qui devait se tenir ce jeudi 30 août a finalement été renvoyé au 4 octobre.
Jusqu'à cette date, le prévenu de 25 ans, déjà condamné à neuf occurrences, notamment pour violences et séquestration, sera placé en détention provisoire.