La démission du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, ce 28 août, a surpris tout le monde. Même le président Emmanuel Macron et son premier ministre, Edouard Philippe, qui vont devoir trouver son (sa) remplaçant(e).
Au moment de son annonce choc, sur les ondes de la radio France Inter, Hulot a expliqué n'avoir prévenu ni l'Elysée ni Matigon, pour éviter qu'on tente de le convaincre «une fois encore» de rester. Mise devant le fait accompli, la présidence a fait savoir qu'il y aura «un remaniement mais pas dans l'immédiat». Edouard Philippe a assuré que des propositions seraient faites dans «les jours qui viennent». Et quelques noms sont déjà évoqués.
Barbara Pompili
Son nom revient avec insistance. Ancienne élue EELV passée chez LREM, Barbara Pompili peut compter sur le soutien des députés de la majorité et de son compère François de Rugy. Le président de l'Assemblée nationale, qui a fait le même parcours qu'elle pour rejoindre les soutiens d'Emmanuel Macron, la verrait bien retrouver un poste gouvernemental.
Car l'actuelle présidente de la commission du Développement durable à l'Assemblée a déjà été secrétaire d'État chargée de la biodiversité dans les gouvernements Valls et Cazeneuve, de 2016 à 2017. Une expérience et une connaissance des dossiers environnementaux qui sont de gros atouts en vue d'une possible nomination.
Pascal Canfin
Actuellement directeur général de l'ONG environnementale WWF France, Pascal Canfin possède un profil idéal, qui en fait un candidat souvent évoqué. Sur son cv, l'expérience humanitaire côtoie en effet l'expérience politique. Député européen avec les Verts, il a participé au gouvernement de Jean-Marc Ayrault de 2012 à 2014, en tant que ministre délégué au Développement.
Dans une récente interview à L'Obs, il assurait toutefois soutenir Nicolas Hulot, estimant qu'il était «le mieux placé pour faire bouger les lignes».
Ségolène Royal
Elle n'a jamais quitté l'écologie. Ministre de l'environnement de 2014 à 2017, Ségolène Royal continue depuis sa mission pour la préservation de la planète. Et ce grâce à Emmanuel Macron, qu'elle avait soutenu à la présidentielle et dont elle attendait certainement un poste au gouvernement.
Au lieu de cela, le président lui a confié le poste d'ambassadeur de France chargé des négociations internationales relatives aux pôles Arctique et Antarctique, mais également celui d'ambassadrice pour l'Alliance solaire. Des fonctions pour lesquelles elle s'est retrouvé plusieurs fois sur le devant de la scène, comme lors du voyage de Macron en Inde, en mars dernier.
La solution interne
Pour simplifier les choses (et éviter tout choix contesté), Emmanuel Macron pourrait décider de choisir le successeur de Nicolas Hulot au sein du gouvernement. Elisabeth Borne, ministre des Transports auprès du ministre de la Transition écologique pourrait ainsi voir son portefeuille élargi. L'ancienne patronne de la RATP avait d'ailleurs été directrice du cabinet de Ségolène Royal lorsque celle-ci était à la tête du ministère.
Un intérim de l'un des deux secrétaires d'État du ministère, Brune Poirson ou Sébastien Lecornu, est également envisageable, mais leur faible expérience gouvernementale ne plaide pas en leur faveur. Un défaut qui devrait également être fatal à un autre secrétaire d'État, celui au logement, Julien Denormandie, qui possède toutefois un CV d'ingénieur en environnement (Eaux et forêts) et fat partie des proches de toujours du président Macron.