«Vérité et justice»: un an jour pour jour après la disparition de Maëlys, plusieurs centaines de personnes ont participé lundi à une marche blanche en mémoire de la fillette à Pont-de-Beauvoisin, petite ville de l'Isère marquée à jamais par ce drame.
En tête du cortège, les parents de Maëlys, Jennifer Cleyet-Marrel et Joachim De Araujo, leur fille ainée Colleen et leurs proches, ballons blancs à la main et tee-shirts à l'effigie de la fillette, tiennent une grande banderole «Pris en otages. Vérité pour Maëlys».
La famille de la fillette déplore toujours que son meurtrier présumé, Nordahl Lelandais, les laisse, par son silence, dans l'ignorance des circonstances du drame.
L'émotion est vive, les larmes perlent et les visages sont graves.
De nombreux habitants de Pont-de-Beauvoisin et des environs étaient arrivés bien avant 15h00 pour témoigner leur soutien aux parents de la petite fille qui avaient appelé sur Facebook à ce rassemblement. Certains sont venus de plus loin.
Des banderoles proclament encore «La vérité pour Maëlys. On ne lâchera pas».
«On a toujours plein de questions sans réponse. Ce qu'on veut, c'est la vérité», confie le père de Maëlys. «Aujourd'hui, c'est un jour difficile pour nous. Un an, c'est un cap difficile», ajoute-t-il.
«On attend toujours la vérité. On est pris en otages. On veut qu'il (son meurtrier présumé) soit condamné pour le mal qu'il a fait, qu'il assume ses actes, qu'il nous dise enfin ce qu'il lui a fait», renchérit la mère de la fillette.
Manuel Cardia Lima, représentant de la communauté portugaise dans le sud de la France, est venu apporter son soutien et celui de tout un peuple à la famille de Maëlys, d'origine portugaise. «Ce drame suscite beaucoup d'émotion au Portugal. On en parle tous les jours dans les médias».
«Mais je suis là d'abord parce que la terrible douleur des parents me touche», ajoute M. Cardia Lima, qui habite à 120 kilomètres de Pont-de-Beauvoisin.
La marche blanche s'est achevée par un lâcher de ballons près de la salle polyvalente, devant laquelle un petit mausolée avec photos de Maëlys porte l'inscription : «La vérité pour Maëlys».
Son prénom a été également inscrit sur la chaussée à l'aide des ballons.
Cette tragique nuit du 26 au 27 août 2017, Maëlys De Araujo, insouciante petite fille brune de 8 ans en robe blanche, disparaît lors d'une fête de mariage dans cette même salle polyvalente. C'est le début du cauchemar.
Il faudra près de six mois d'interminable attente pour que Nordahl Lelandais, acculé par les preuves matérielles, avoue enfin en février le meurtre «involontaire» de l'enfant.
Lelandais explique la mort de Maëlys par un coup porté au visage, alors qu'elle paniquait dans sa voiture. Depuis, il se tait. Les parents de la petite victime ne croient pas à cette version et réclament toujours la vérité sur les circonstances du décès de leur fille.
«Grâce à toi, la justice se bouge»
Depuis ses aveux partiels, l'ex-maître chien a été également mis en examen pour l'«assassinat» du caporal Arthur Noyer en Savoie, et l'«agression sexuelle» d'une de ses cousines âgée de 6 ans.
Il pourrait être impliqué dans d'autres disparitions non élucidées.
«Merci Maëlys, repose en paix. C'est grâce à toi que la justice se bouge enfin, qu'on est enfin écoutés», dit ainsi en marge du défilé le compagnon d'Eric Foray, disparu depuis deux ans.
La soeur de Malik Boutvillain est de même venue «rendre hommage aux parents de Maëlys, mais aussi pour montrer (sa) colère». Avant Maëlys, «rien n'avait été pris au sérieux quand mon frère avait disparu il y 6 ans», relève Dalila.
Maëlys repose depuis le mois de juin dans le cimetière de La Tour-du-Pin, à quelques kilomètres de Pont-de-Beauvoisin. Sur sa tombe, des fleurs et des peluches.
Chaque jour, des anonymes bouleversés par ce drame hors normes continuent à poster des messages pour Maëlys sur les réseaux sociaux.