Un jeune randonneur est tombé sur une ourse et ses oursons mardi matin dans les Pyrénées. Une rencontre terrifiante, selon l'étudiant de 22 ans.
«Dès que l'ai aperçue, j'ai voulu m'enfuir, raconte Lucas Meurlet à France Bleu. Mais j'avais les jambes qui flageolaient. J'ai commencé à voir ma vie défiler.»
Le jeune homme, originaire de Vigneux-de-Bretagne (Loire-Atlantique), effectuait une randonnée avec son père et son frère dans le Val d'Aran, dans les Pyrénées, à la frontière espagnole. A un moment, l'étudiant décide de partir seul sur le versant droit vers une crête en direction du Port de Girette, tandis que les personnes qui l'accompagnent se dirigent sur le versant gauche.
Le père et le frère, qui avaient déjà aperçu l'ourse, tentent de le prévenir en criant mais c'était trop tard. Lucas Meurlet se retrouve nez à nez avec l'animal accompagné de ses petits, en haut du col. Pétrifié, il se résout tout de même à fuir. Le mammifère le poursuit sur plusieurs mètres.
«Elle m'a chargé deux fois»
«J'ai commencé à réaliser que je n'avais aucune chance, même dans une descente, relate le jeune homme. Du coup, je me suis arrêté de courir. J'ai détaché mon sac. J'ai fait face à l'ourse. Et j'étais prêt à en découdre et à me battre pour ma vie.» Il écarte les bras pendant que la bête lui tourne autour.
«Elle m'a chargé deux fois. La troisième fois, elle a ouvert la gueule. Du coup, je me suis avancé face à elle pour lui montrer que j'avais envie de vivre. J'ai crié de toutes mes forces. Et là, l'ourse a reculé et pris la fuite.»
Effrayé, il se cache dans des buissons. Trois hélicoptères espagnols, avertis par son père, arrivent sur les lieux. Mais ils ne parviennent pas à le localiser, le jeune homme ne portant pas de vêtements de montagne visibles. Entre-temps, Lucas Meurlet décide de prévenir par SMS son frère pour lui dire qu'il est en haut de la crête.
Une fois secouru par les hélicoptères, il retrouve son père et son frère au refuge de Montgarri. Les trois hommes se dirigent ensuite vers le refuge de d'Eylie, à Sentein (Ariège). «Quelques minutes plus tard, sous le coup de l'adrénaline, j'en ai rigolé avec les gardes forestiers. Aujourd'hui, je me dis que j'aurais pu y laisser ma peau», conclut l'étudiant.