Le bâtiment touché par un incendie qui a fait sept blessés graves, dont cinq enfants, dimanche à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), n'avait «aucune autorisation» pour servir de logement, selon la maire de la ville, Meriem Derkaoui.
«Il n'y a à notre connaissance aucune autorisation d'urbanisme d'occupation en tant que logement» de ce petit bâtiment abritant une supérette au rez-de-chaussée et censé servir uniquement comme commerce, a affirmé la maire (PCF) à la presse, comme le rapporte l'AFP.
«Pour nous, c'est un bail commercial», a insisté la maire de cette commune populaire de plus de 80.000 habitants au nord de Paris. Plusieurs riverains avaient indiqué dimanche à l'AFP qu'une famille résidait à l'étage de ce petit immeuble aux allures de maison situé dans le quartier Marcreux, à quatre-cent mètres de la mairie. Lorsqu'un feu s'y est déclaré vers 19H00, sept personnes ont été grièvement blessées, dont une femme - avec un pronostic vital encore engagé dimanche soir - et cinq enfants.
La maire a salué les policiers, arrivés avant les pompiers, qui sont intervenus «presque à mains nues» pour évacuer les habitants. Dix d'entre eux ont été légèrement blessés, comme six autres personnes. La sûreté départementale est chargée d'enquêter sur les circonstances du sinistre.
Un autre incendie fin juillet
Ce grave incendie est le deuxième à Aubervilliers en moins d'un mois. Le 30 juillet, un incendie survenu au 17e étage d'un immeuble HLM de la commune avait provoqué la mort d'une mère de 33 ans enceinte et de ses trois enfants âgés de 18 mois à 6 ans. Neuf personnes avaient été blessées.
Le secteur où est survenu l'incendie dimanche est concerné par le programme national de requalification des quartiers anciens dégradés - ces quartiers souvent investis par des propriétaires qui logent au prix fort et au mépris des règles de sécurité des populations précaires. «Ce n'est plus tolérable d'attendre des années et des années pour avoir des moyens financiers», a dénoncé l'élue communiste, qui en «appelle au gouvernement» pour accentuer la lutte contre ces marchands de sommeil.
Département francilien le plus touché par l'habitat indigne (7,5% du parc privé, avec des pics à 40% près de Paris), la Seine-Saint-Denis a intensifié depuis un an sa lutte contre les marchands de sommeil, dont plusieurs ont été condamnés récemment à de la prison ferme.