Au terme d'un intense épisode de canicule, des orages parfois violents ont frappé mardi soir plusieurs régions, interrompant plusieurs heures le trafic ferroviaire en Normandie bloquant de nombreux voyageurs dans des gares. Mercredi après-midi, la SNCF a annoncé la reprise du trafic sur l'axe Cherbourg-Caen-Paris.
Les orages qui ont frappé la Normandie ont bloqué 1.500 personnes mardi soir dans les gares de Lisieux, Caen et Evreux où les trains sont restés à quai en raison de chute d'arbres sur les voies, a indiqué la SNCF. Des caténaires ont été endommagés, provoquant des défauts d’alimentation.
Mercredi en début d'après-midi, la circulation a repris sur l'axe Cherbourg-Caen-Paris. La SNCF a annoncé qu'une dizaine de trains avaient été bloqués, mardi soir, dans les gares de Caen, Lisieux et Paris Saint-Lazare.
Les voyageurs bloqués sont arrivés à Paris vers 2H30. Ils ont «tous été pris en charge cette nuit par nos agents en gare Saint-Lazare» par des taxis ou hébergés à l'hôtel, a précisé la SNCF. Deux trains ont également été bloqués sur les voies à Glos-Monfort et à Bernay (Eure) en début de soirée. L'ensemble des voyageurs ont été pris en charge, des taxis ont été mis à disposition, a précisé la SNCF.
Ces perturbations ferroviaires s'ajoutent aux incidents qui ont paralysé cet été les gares de Saint-Lazare, victime d'une panne géante de signalisation en juin, et celle de Montparnasse, touchée par un incendie dans un poste électrique début août.
En Normandie, des orages spectaculaires se sont aussi abattus sur Ouistreham (Calvados).
Dans les Hauts-de-France, le trafic ferroviaire a également été perturbé en soirée entre Paris, Compiègne et Amiens via Creil avec des retards et des suppressions, en raisons de chutes d'arbres sur des câbles d'alimentation, a tweeté la SNCF.
Un rafraîchissement bienvenu
Mercredi matin à 06H00, Météo France a levé ses consignes de vigilance pour les orages qui s'évacuent vers l'Allemagne.
Seuls neuf départements du Centre-Est et de l'extrême Sud-Est ont été maintenus en vigilance canicule : Ain (01), Alpes-Maritimes (06), Ardèche (07), Drôme (26), Isère (38), Loire (42), Rhône (69), Savoie (73) et Haute-Savoie (74). Il faisait ainsi encore 25 degrés à Lyon à 05H00.
Un signe de retour à des températures plus en rapport avec les normales, alors que, depuis vendredi, la vigilance concernait 67 départements pour la canicule, égalant le record de juin 2017.
Les orages de mardi soir ont été accompagnés d'importants cumuls de précipitations. A Falaise (Calvados), Météo-France a relevé 24,5 mm d'eau en trois heures.
Les rafales ont également dépassé les 100 km/h dans la Somme et le Pas de Calais notamment, avec notamment 108 km/h à Cambrai-Epinoy, dans le Nord, selon Météo France.
Ces orages entraînent un rafraîchissement bienvenu après cette longue vague de chaleur, toutefois pas comparable à celle particulièrement meurtrière de 2003.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a précisé qu'elle n'aurait les chiffres de la mortalité liée à la canicule que d'ici «un mois».
Elle a appelé à «la vigilance pour les trois ou quatre jours qui viennent» en notant que «depuis hier ou avant-hier ce sont le plus souvent des personnes âgées qui sont venues aux urgences».
Pollution à l'ozone
La situation sanitaire était d'autant plus sensible que la canicule s'est accompagnée dans plusieurs régions d'une pollution persistante à l'ozone (Île-de-France, Est, vallée du Rhône, Alpes), classique lors des vagues de chaleur.
En réponse à cette pollution toxique pour l'homme et l'environnement, la vitesse maximale avait été réduite et la circulation différenciée mise en place dans certaines villes.
Pour mercredi, le Grand-Est a annoncé la levée de ces mesures, tout comme l'Ile-de-France.
Alors que la fréquence et l'intensité des canicules sont appelées à augmenter avec le réchauffement, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, avait appelé mardi une «union sacrée» contre le changement climatique.
Au-delà des questions de santé, l'impact de la canicule et de la sécheresse se fait également sentir sur les activités économiques, notamment agricoles.