Le Parlement a définitivement adopté, par un ultime vote de l'Assemblée, le projet de loi asile-immigration qui a fait l'objet de plusieurs mois de controverses.
Le texte a été adopté par 100 voix contre 25 et onze abstentions. La majorité LREM-Modem a voté pour, la droite et la gauche contre pour des raisons opposées.
Comme lors des lectures précédentes, un certain nombre de députés de la majorité se sont abstenus (8 LREM et 3 Modem), une Modem votant même contre le projet de loi.
Le texte vise, en réduisant notamment les délais pour déposer une demande, à raccourcir à six mois, contre onze aujourd'hui, l'instruction de la demande d'asile. Objectif affiché : faciliter à la fois l'expulsion des déboutés et l'accueil des acceptés.
«Nous nous donnons les moyens de préserver un droit d'asile qui, si rien n'avait été fait, aurait pu rapidement être remis en cause comme on peut craindre qu'il le soit chez un certain nombre de pays européens», s'est réjoui le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb dans l'hémicycle.
Le ministre s'est ainsi dit «fier également que les décisions prises par notre administration se traduisent par un éloignement effectif du territoire pour celles et ceux qui ne relèvent pas de l'asile».
L'exécutif jugeait la loi actuelle, élaborée peu avant le pic migratoire de 2015, sous-calibrée face aux arrivées (plus de 100.000 demandes d'asile en 2017, en hausse de 17%), qui saturent les structures d'accueil.