La Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) est visée par au moins trois enquêtes judiciaires visant des faits de viol, d'agressions sexuelles et harcèlement sexuel, a-t-on appris mardi de sources judiciaires qui confirmaient des informations du Monde.
Une enquête préliminaire pour «viol» est notamment en cours au parquet de Créteil après une plainte déposée en octobre 2017 par une jeune femme, qui accuse des pompiers de violences sexuelles.
Les faits dénoncées remontent à l'été 2016. La jeune femme, 20 ans à l'époque, venait de commencer ses classes au centre de formation de la brigade au Fort de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).
Celle-ci s'est déroulée dans une «atmosphère de harcèlement», «voire de discriminations» a expliqué à l'AFP une source judiciaire.
Selon la plainte révélée samedi par Le Monde, la jeune femme a subi pendant ces trois mois une série de scènes humiliantes, de remarques crues sur son corps, de propositions sexuelles, de mains aux fesses, des moqueries et du harcèlement, de manière répétée, de la part de ses collègues.
Quand la jeune femme se plaint de cette «succession de brimades», il lui est demandé de consulter un psychiatre, qui la déclarera «inapte à continuer le processus» de formation, a précisé la source judiciaire.
Le même jour, elle est victime d'un viol de la part de l'un de ses supérieurs. Elle quitte la brigade à la fin de l'été 2016. Un an plus tard, et après une tentative de suicide, la jeune femme se décide à porter plainte.
Le parquet de Paris a lui aussi été saisi de deux enquêtes préliminaires après les plaintes en mars de deux jeunes femmes dénonçant des agissements à la caserne de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), selon une autre source judiciaire.
La première, arrivée fin 2016 dans cette caserne, a porté plainte le 5 mars pour des «agressions sexuelles» commises selon elle par deux de ses supérieurs hiérarchiques. Le 21 mars, une autre plainte a été déposée par une deuxième jeune femme pour «harcèlement sexuel» et «agressions sexuelles».
«Les pompiers concernés ont été immédiatement sanctionnés en interne», a réagi auprès de l'AFP la BSPP, qui «ne nie pas les cas de harcèlement et d'humiliation», «tout à fait inacceptables».
Corps d'élite, la BSPP - qui intervient dans la capitale et la petite couronne - est composée de militaires, comme les marins-pompiers à Marseille.