L'Aquarius, le navire de l'ONG SOS Méditerranée et de Médecins sans frontières, au coeur d'une polémique européenne en juin après le refus de Malte et de l'Italie de lui ouvrir ses ports, reprendra la mer mercredi après une escale technique d'un mois à Marseille.
«Tandis que des personnes tentent encore la traversée de la #Méditerranée, l'#Aquarius se prépare à reprendre sa mission de sauvetage. Son départ de #Marseille est prévu pour demain», a tweeté SOS Méditerranée mardi. L'ONG organisera une conférence de presse, aux côtés de Médecins sans frontières, mercredi matin, avant un départ prévu du navire à 17H00.
Tandis que des personnes tentent encore la traversée de la #Méditerranée, l'#Aquarius se prépare à reprendre sa mission de sauvetage. Son départ de #Marseille est prévu pour demain. 2/2 pic.twitter.com/Fl5PBdXIQz
— SOS MEDITERRANEE France (@SOSMedFrance) 31 juillet 2018
Dans la nuit du 9 au 10 juin, l'Aquarius, avec 630 migrants à bord, s'était vu refuser l'accès à Malte et en Italie, le nouveau ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, chef de La Ligue (extrême droite), ayant refusé d'ouvrir ses ports au bateau. L'odyssée du navire s'était achevée le 17 juin dans le port espagnol de Valence, après une proposition d'accueil du nouveau président du gouvernement espagnol, le social-démocrate Pedro Sanchez.
Critiquée pour ne pas avoir proposé d'ouvrir ses ports aux navires en détresse, au nom de la règle de droit maritime voulant qu'ils accostent dans le port sûr le plus proche, la France avait finalement pris l'engagement d'accueillir des migrants pouvant prétendre au statut de réfugié. 78 d'entre eux sont finalement arrivés en France.
SOS Méditerranée, fondée il y a deux ans dans la cité phocéenne et dédiée au secours des migrants en mer, dit avoir secouru plus de 29.000 migrants en 28 mois d'activité --soit 10% à peine des 290.000 personnes secourues par les autres navires dans la zone sur la même période, selon le directeur des opérations de SOS Méditerranée Frédéric Penard.
Initialement prévue pour durer quelques jours à peine, l'escale technique du navire avait été prolongée pour «comprendre ce qui se passe» au niveau européen, avaient expliqué les responsables de l'ONG fin juin.