Un train sur deux prévu à Montparnasse était assuré dimanche, soit moins que samedi, mais le calme régnait en gare avec des voyageurs désormais largement informés des répercussions de la panne d'alimentation de vendredi.
Depuis vendredi, la SNCF doit faire face aux conséquences de l'incendie du poste de haute tension d'Issy-les-Moulineaux de RTE, qui empêche une alimentation électrique normale des trains et paralyse le centre de maintenance des TGV.
A la mi-journée, le hall de départ était clairsemé, scène inhabituelle pour un week-end de chassé-croisé estival et les agents d'accueil en gilet rouge étaient en nombre pour renseigner les quelques voyageurs.
Les trains maintenus sont désormais répartis entre Montparnasse et la gare d'Austerlitz.
«Il y a beaucoup moins de monde qu'hier, les gens ont eu l'information par les médias qu'il n'y avait pas beaucoup de trains. Ils étaient un peu plus énervés hier, aujourd'hui ça va», explique à l'AFP Samy, un agent d'accueil.
Seuls cinq trains au départ et un à l'arrivée sont affichés, et sur les écrans d'information la SNCF conseille de reporter son voyage.
«J'ai été informée par SMS et j'ai eu la chance de pouvoir racheter un billet tout de suite. Là on m'a remboursée en 5 minutes», raconte Véronique, qui a su hier soir que le train de sa fille pour Auray à 15h était supprimé.
Selon la SNCF, 85% des voyageurs avaient laissé un contact leur permettant d'être prévenus.
La société ferroviaire a mis en demeure samedi RTE de trouver une solution au plus vite pour permettre un fonctionnement normal de la gare parisienne, et en tout cas avant la date du jeudi 2 août annoncée par le gestionnaire du réseau haute tension.
«Nous sommes confiants sur la tenue du délai de rétablissement de l'alimentation pour jeudi et nous espérons pouvoir encore accélérer le rythme», a réagi le délégué régional IDF de RTE, Régis Boigegrain, dimanche lors d'un point presse.
Le délai de pratiquement une semaine pour un retour à une alimentation électrique normale de la gare a poussé le gouvernement à ouvrir une «mission d'enquête».
Contournement électrique
En attendant, les prévisions de circulation pour dimanche se dégradent par rapport à samedi, quand deux tiers des trains ont circulé, et ce en raison de la paralysie du centre de maintenance des TGV.
«Il y a des rames que l'on ne peut plus sortir parce qu'elles ne sont pas en sécurité pour nos voyageurs. C'est pour ça que la durée de l'incident est critique», a expliqué samedi Rachel Picard, directrice générale de Voyages SNCF.
Quelque 100.000 voyageurs devaient emprunter un train chaque jour entre vendredi et dimanche à Montparnasse.
Pour ceux qui le peuvent, la SNCF conseille de reporter leur voyage. Les billets seront intégralement remboursés au-delà de trois heures de retard.
La SNCF a aussi annoncé le remboursement des trajets réalisés en covoiturage dans le cadre de son service Idvroom pour des trajets depuis ou vers les gares Montparnasse ou Paris Austerlitz jusqu'à jeudi.
Si le départ des TGV vers la Bretagne et les Pays de la Loire reste à Montparnasse, ceux en provenance ou à destination du Sud-Ouest sont redirigés vers la gare de Paris-Austerlitz.
Les TGV à destination de Tours et Poitiers sont supprimés, les voyageurs sont invités à utiliser les trains Intercités depuis Austerlitz.
RTE a mis en avant l'ampleur des dégâts sur son poste électrique pour justifier les délais de remise en route. De son côté, la SNCF va demander une indemnisation au gestionnaire d'électricité.
RTE a expliqué que la solution provisoire pour réalimenter la gare consistait à créer un contournement du poste d'Issy-les-Moulineaux et de la partie endommagée des câbles du poste.
La liaison avec la partie saine des câbles de liaison avec Montparnasse a été réalisée dans la nuit, avant des tests fonctionnels, tandis que la jonction avec la cellule haute tension mobile est en cours de réalisation, a expliqué le responsable de RTE dimanche.
Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, et Elisabeth Borne, ministre des Transports, ont lancé une «mission d'enquête» des services de l'Etat sur cet incendie qui a mis en avant «une fragilité manifeste dans l'alimentation de substitution de la gare Montparnasse».