Dans le sillage des révélations de l'affaire Benalla, un proche collaborateur du ministre de l'Intérieur a lui aussi été aperçu portant un brassard orange à l'insigne police sur le bras. Le ministère de l'Intérieur a tenu à apporter son droit de réponse.
Sur une photo posté sur son compte Instagram, repéré par le site d'informations LyonMag, le conseiller communication digitale et affaires réservées du ministre de l'Intérieur, Arthur Empereur, s'affichait avec un insigne portant la mention police mais également avec un gilet pare-balles sur les épaules, lors du déplacement de Gérard Collomb à Juvisy le 8 octobre 2017.
Cet un ancien collaborateur parlementaire de l'ex sénateur-maire de Lyon, considéré comme l'un des fidèles lieutenants du ministre, est chargé d'alimenter les réseaux sociaux du ministre.
L'Intérieur a tenu à s'expliquer sur ce brassard, par le biais d'un droit de réponse publié sur le site LyonMag.
Droit de réponse : «Suite à l’article paru dans LyonMag ce jour, jeudi 26 juillet 2018 à 14h48 sur votre édition web, ainsi qu’au tweet, nous vous formulons un droit de réponse.
Arthur Empereur, dont le poste au Journal officiel est Conseiller communication digitale et affaires réservées de Gérard Collomb, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, et dont le matricule RIO est le 1453962, apparait dans un article et tweet précité en photo auprès du ministre d’Etat portant un gilet pare-balle et un brassard portant la mention « police ».
Comme nous vous l’avons précisé ce jour, à 13h25, ces brassards peuvent ainsi être utilisés par les collaborateurs du ministre, ainsi que leur carte professionnelle formatée sur le modèle des cartes professionnelles de tous les agents du Ministère de l’Intérieur (dont les cartes police), pour faciliter leur circulation dans des zones faisant l'objet d'une protection accrue (types zones d’attentat ou zones particulièrement protégées). Ils permettent de passer des barrages de police lors des déplacements du ministre.
Plus spécifiquement, les brassards sont utilisés strictement, lors des déplacements du ministre, pour permettre l’identification des équipes du ministère, en particulier relevant de l’organisation et de la communication, par les autorités organisatrices, les autorités préfectorales, et les forces de sécurité présentes.
Nous vous avons également apporté la précision suivante : pour pouvoir faire face à des situations d’urgences dans lesquelles ils pourraient être exposés aux côtés du Ministre, les conseillers sont également tous équipés d’un gilet pare-balles individuel.
C’est particulièrement le cas lors de déplacements considérés comme à risque tant par le groupe de protection du Ministre de l’Intérieur (GSMI) que par les forces de l’ordre en exercice sur la zone de déplacement.
En l’espèce, la photographie de monsieur Empereur a été prise à Viry-Chatillon, le 8 octobre 2017, dans un contexte de violence extrême qui touchait alors la cité.
Pour rappel, Gérard COLLOMB s’était rendu, en immersion, à Viry-Châtillon dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 octobre, en patrouille avec des policiers de la Brigade anti criminalité, accompagné de plusieurs collaborateurs. Ce déplacement intervenait, à l’occasion de l’anniversaire du drame survenu un an plus tôt lors d’émeutes visant des policiers en service : la voiture dans laquelle ils patrouillaient avait été brulée, cible de cocktails molotov.
Trois jours plus tôt, le 5 octobre 2017, deux frères perdaient la vie dans le quartier de la Peupleraie de la Grande Borne, entre Grigny et Viry-Châtillon après avoir été ciblés par des tirs.
Cette situation imposait que les équipes du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur dont le rôle est d’assurer la sécurité des français, soient dotés de protections suffisantes pour parer à toute éventualité.
Dans le même contexte de visite nocturne dans un environnement à risque et pour les mêmes raisons de sécurité nécessitant une identification immédiate, le ministre porte lui aussi un blouson siglé «police», sans que cela soit bien évidemment assimilable à une volonté de porter un uniforme réservé aux fonctionnaires de police pour en usurper les prérogatives.
Le port du gilet pare-balle et du brassard «police» par Arthur Empereur s'est exclusivement inscrit dans le cadre d'un déplacement collectif autour du ministre et à l'intérieur d'un dispositif de protection assuré par les forces de sécurité intérieure, sans déplacement ou initiative individuelle de sa part, de sorte qu'à aucun moment le port de ces équipement, exclusivement destiné à contribuer à assurer sa sécurité dans l'exercice de ses fonctions, n'a pu entraîner de confusion dans l'esprit du public.
L’ensemble de ses collaborateurs avaient eux-aussi été équipés, par les services de Police et le Groupe de sécurité du Ministère de l’Intérieur, pour permettre leur identification, compte tenu du contexte de tension dans lequel cette visite intervenait, et des zones qui ont été visitées ce soir-là.»