Un ingénieur de Caen, condamné en juin dernier à dix-huit mois de prison, dont neuf ferme, pour des actes de cruauté sur plusieurs chats, a vu sa peine s'alourdir, ce mercredi 18 juillet, après que de nouveaux cas soient découverts.
L'homme, âgé de 50 ans, a ainsi finalement été condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis, pour actes de cruauté sur animaux.
Le tribunal correctionnel de Caen a assorti la peine d'une mise à l'épreuve de trois ans avec obligations de dédommager les victimes, de se soigner et de payer une amende de 30.000 euros.
Interdiction définitive de posséder un animal
L'homme est aussi sous le coup d'une interdiction définitive de détenir un animal. Cette sanction pour la maltraitance animale est proche de la peine maximale encourue de 2 ans de prison et 30.000 euros d'amende.
Le 27 juin dernier, ce père de famille, réputé brillant, apprécié, et bien inséré socialement, avait été condamné pour une quinzaine de cas de torture survenus les semaines précédentes sur des chats, dont trois avaient dû être euthanasiés.
«Le jour, il est cadre supérieur. La nuit révèle son comportement de tortionnaire de chats», avait résumé la procureure, qui, à l'époque, réclamait déjà deux ans de prison dont un an avec sursis.
L’ingénieur, s’exprimant sereinement, avait reconnu avoir «luxé» les pattes de chats qu’il repérait la nuit durant des insomnies dans les rues de Caen.
L’enquête avait également dressé le terrible bilan de pattes cassées voire de mâchoires et de crocs brisés en plus de langues déchirées.
Particulièrement pervers, le condamné attirait les chats chez lui avec de la nourriture.
Après cette première affaire, «certains propriétaires ont fait la connexion avec les blessures de leur chat et ont porté plainte à leur tour», a raconté Patrice Grillon, avocat de l'association Stéphane Lamart et de la Société nationale pour la défense des animaux (SNDA).
Au moins 26 chats torturés à ce jour et un chien
L'homme a donc été jugé en comparution immédiate, mercredi 18 juillet, pour onze nouveaux cas de torture intervenus sur la même période.
«Il faisait ça après avoir vu des films pornos. Il ne sait pas pourquoi, il n'avait aucune empathie, aucune émotion», a raconté Me Grillon, en parlant d'un «serial cat killer» (tueur de chats en série).
Au moment des faits, l’homme prenait, depuis quelques mois, un traitement contre une maladie neurodégénérative appelé «Requip».
Le traitement en question, avait été mis en avant comme axe de défense pour justifier le comportement barbare de son client, ce dernier pouvant avoir des effets secondaires du type addictions aux jeux, achats compulsifs, hyper-sexualité, mais pas de maltraitance animale, a, de son côté, tenu à relativiser Patrice Grillon.
«Combien de chats a-t-il tué ? On peut imaginer qu'il y en a encore d'autres», a-t-il d'ailleurs estimé.
Enfin, l'homme n'en a pas fini avec la justice et devra être rejugé lors d'une nouvelle audience pour avoir tué un chien à la SPA de Verson, dans le Calvados, des faits qu'il a reconnus à l'issue de sa dernière garde à vue.