Des agriculteurs ont vendu leurs fruits et légumes directement aux consommateurs ce mercredi 18 juillet sur la place de la République, à Paris, pour dénoncer les effets de la concurrence européenne.
Ils réclament l'instauration d'un prix minimum pour les produits importés depuis l'étranger vers le marché français. «On veut sensibiliser les consommateurs et le pouvoir politique sur les problèmes de distorsion de concurrence et de dumping social en Europe», a témoigné Céline Murel, la secrétaire nationale de la Confédération paysanne.
Car celle qui est à l'initiative de cette opération l'explique parfaitement, et dénonce des «réglementations et pratiques sociales au rabais» dans l'Union européenne : «le prix rémunérateur pour des producteurs d'abricots est de 1,80 le kilo en France aujourd'hui, or, on a des abricots qui viennent d'Espagne à 0,90 euro ou 1 euro le kilo».
Conséquence selon le syndicat agricole, 29 % des fermes fruitières en France ont disparu sur ces six dernières années, et près de la moitié des fruits et légumes consommés dans l'Hexagone sont désormais importés.
Environ une centaine de personnes attendaient l'ouverture de la vente, sur la place de la République. Au total, environ deux tonnes de tomates, aubergines, abricots, melons en provenance de la Drôme (Auvergne-Rhône-Alpes) ont été proposés par la Confédération paysanne aux consommateurs d'Ile-de-France.
Pour faire face aux difficultés du secteur, le syndicat demande au gouvernement la mise en place «d'un prix minimum pour tous les fruits et légumes importés». Ainsi, «ne seraient admis sur le marché français que les lots dont le prix serait égal au prix de revient moyen en France, comprenant le coût de production et la rémunération paysanne».
#FruitsetLégumes : la vente à prix rémunérateur pour les productrices et producteurs organisée par la @ConfPaysanne se poursuit place de la République à Paris. Pour un #prix minimum d'entrée des produits importés. pic.twitter.com/UiaVXngJ57
— Conf' Paysanne (@ConfPaysanne) 18 juillet 2018