L'hebdomadaire Paris Match a mis en ligne cette semaine les premiers extraits d'une interview qui a créé la polémique sur la toile : un entretien entre Marlène Schiappa et Claire Chazal. Mais celle qui pose les questions n'est pas forcément celle que l'on croit.
La secrétaire d'Etat à l'égalité des femmes a ainsi mené cette interview «sans tabous» de l'ex-présentatrice du «20 heures» de TF1. Claire Chazal est revenue sur «sa carrière, son regard sur #MeToo, son rapport à la maternité, son engagement pour les droits #LGBT+ et sa vision de l’émancipation des femmes», décrit la secrétaire d'Etat sur Twitter. L'article paru en ligne a suscité de vives critiques de la part des internautes.
Pour @ParisMatch , j’ai interviewé Claire Chazal: sa carrière, son regard sur #metoo, son rapport à la maternité, son engagement pour les droits #LGBT+ et sa vision de l’émancipation des femmes: merci à elle et au journal d’avoir permis cette rencontre !https://t.co/i2jNQNeTVc
— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 11 juillet 2018
Ils sont nombreux à s'être insurgés contre ce mélange des genres, entre politique et médias. Sur le site de Paris Match, Marlène Schiappa, l'une des seules figures médiatiques du gouvernement, est en effet présentée comme l'auteure de «Si souvent éloignée de vous. Lettres à mes filles», son dernier livre, paru en mai dernier, et non comme secrétaire d'Etat. A noter néanmoins que sa fonction ministérielle apparait clairement dans la version imprimée de l'article.
Vivement que Macron fasse l'itw d'Alain Minc dans Challenges.
— Mathieu Michea (@Tricatel75) 12 juillet 2018
Quand certains fustigent un exercice journalistique réalisée par un représentant de l'Etat, d'autres internautes lui reprochent de ne pas se concentrer sur ses obligations officielles en tant que ministre, voire de les délaisser au profit de sa communication.
Les conséquences de la start up nation: être obligée de cumuler les petits boulots pour vivre: pigiste, intermittente au théâtre, idéologue communiste, secrétaire d'État...
Courage madame Schiappa— CMarcos (@CMarcos15) 11 juillet 2018
Bonne continuation. Hâte de lire vos carnets de voyages et votre guide du routard de la France.
On attend 1 vrai ministère et 1 ministre rapidement. Merci @EmmanuelMacron@EPhilippePM pic.twitter.com/CK7NFrCBlZ— Julie Dénès (@Julie_DENES) 11 juillet 2018
La secrétaire d'Etat n'a pas attendu longtemps pour réagir, condamnant un «mépris agressif», un «snobisme» envers les lecteurs de Paris Match, associés aux téléspectateurs de l'émission «Touche pas à mon poste». Marlène Schiappa n'a pas peur de se confronter à des exercices de communication où peu de ministres s'aventurent, comme elle l'a déjà démontré, et martèle que «le devoir des politique est de parler à tous».
Le mépris agressif d’une petite caste pour les gens lisant @ParisMatch regardant #TPMP et pour tout ce qui sort des « codes » est sidérant
Ce snobisme a détourné des gens de la chose publique, qui n’est pas l’affaire de quelques-uns: le devoir des politiques est de parler à tous— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 12 juillet 2018
La secrétaire d'Etat a déjà été la cible de vives critiques, condamnant une confusion des genres, comme le rapporte Franceinfo. A l'occasion de la sortie de son livre, l'association Anticor, spécialisée dans la lutte contre la corruption, avait saisi la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) ainsi que le Premier ministre, accusant le secrétariat d'Etat d'avoir envoyé aux journalistes une invitation pour une dédicace de son ouvrage.