A Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), un couple japonais qui produit un vin rouge « nature » exceptionnel est frappé par une obligation de quitter le territoire français.
La préfecture des Pyrénées-Orientales a mis en avant l’absence de rentabilité de leur exploitation. A la rentrée prochaine, le 6 septembre, Rié et Hirofumi Shoji sauront s’ils doivent quitter le territoire. Les magistrats du tribunal administratif de Montpellier vont décider de leur sort.
Âgés de 30 ans, ce couple japonais, vit désormais dans la peur d’avoir à quitter les parcelles de 3,5 ha de vignes qu’ils ont construit.
« Pour demander à ces deux travailleurs de la terre de quitter la France, la préfecture met en avant l’absence de rentabilité de leur entreprise. Les experts de l’administration estiment que leur exploitation n’est pas viable, qu’ils n’auront pas les moyens de subsister alors que le prix de leurs bouteilles s’envole. Alors qu’ils sont à jour de toutes leurs cotisations et versements. Alors qu’ils ont investi 100 000 € sur leurs deniers personnels et emprunté 50 000 € à la banque. Dans ce dossier on marche sur la tête ! » s’est exclamé Maître Jean Codognès, l’avocat. Il souhaite une médiation.
Alain Pottier, auteur de la bible des vins du Roussillon, a aussi tenu à s’exprimer sur cette affaire : « Cette affaire est ubuesque. C’est la caricature parfaite de ce que vivent aujourd’hui les jeunes vignerons qui s’installent pour faire des vins nature ».
L’avocat du couple japonais a ajouté que leur parcours était admirable, d’abord ouvriers agricoles, ils ont réussi à devenir œnologues et exploitants agricoles diplômés. « Si la France ne veut pas de nous, alors, nous partirons », ont fait savoir Rié et Hirofumi Shoji.