«Venez voir tourner la terre !» C’est en ces termes que Léon Foucault invite les Parisiens à venir découvrir au Panthéon (5e) ce qui deviendra l’une des plus célèbres expériences scientifiques.
Ce 31 mars 1851, le physicien démontre pour la première fois au public, par l’oscillation d’un pendule, que la Terre tourne sur elle-même. Avant lui, Copernic et Galilée l’avaient supposé. Mais leurs théories n’étaient établies que par l’observation du système céleste.
Succès populaire, l’événement attire une foule de visiteurs. L’entrée est libre. Notables, savants et philosophes y côtoient les gens du peuple. C’est grâce à l’appui du scientifique et homme politique François Arago et à la demande du président de la République Louis Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III, que Léon Foucault installe son pendule au Panthéon.
Une sphère en laiton pesant 28 kilos est suspendue à la coupole du monument par un câble d’acier à 67 m de haut. A chaque passage, le globe laisse, grâce à un stylet fixé au bout de celui-ci, une trace dans un banc de sable.
Les allers-retours se succèdent et les marques laissées sur le cadran se dessinent les unes à côté des autres dans le sens des aiguilles d’une montre. Deux heures plus tard, le pendule a déjà parcouru un angle de 22°.
Pour comprendre le phénomène, il faut savoir qu’il a pour propriété de toujours osciller dans la même direction, même si son support bouge. L’observateur a l’impression de voir le balancier tourner, mais c’est le mouvement de la Terre autour de son axe qui est rendu visible. L’expérience est née quelques mois plus tôt, dans la maison maternelle située rue d’Assas (6e arrondissement).
Loin des claquements de portes et des courants d’air, Léon Foucault a installé dans la cave son laboratoire de travail. Le physicien y monte son premier pendule, constitué d’une petite boule de cinq kilos suspendue à un fil d’une longueur de 2 m.
D'autres exemplaires
Observant l’objet, il découvre alors la preuve d’un mouvement imperceptible. Le pendule du Panthéon est retiré en décembre 1851 lorsque le bâtiment de la montagne Sainte-Geneviève est rendu au culte catholique.
Les curieux peuvent aujourd’hui voir cette expérience au musée des Arts et Métiers, à Paris. Et plusieurs autres exemplaires existent à travers le monde.