De la «basket» gauche à l'aile droite, les quelque 300 députés LREM, qui fêtent lundi leur un an, se répartissent en un large spectre. De tribunes en amendements qui se multiplient, chacun s'affirme, sans aller jusqu'à fronder. Voici sept familles qu'a distinguées l'AFP.
Les indignés
Ils sont apparus au grand jour lors de l'examen en avril du texte asile-immigration - 15 abstentions, un vote contre, Jean-Michel Clément, en retrait depuis du groupe. Et sont revenus à la charge cette semaine sur les migrants de l'Aquarius. Ces femmes pour l'essentiel, Sonia Krimi, Martine Wonner, Sandrine Mörch et encore Delphine Bagarry, ont un passé politique à gauche, des engagements associatifs ou des professions liées à la santé. Ces députées dans «l'émotion», selon le groupe LREM, flirtent parfois avec la ligne rouge.
La «jambe gauche»
Brigitte Bourguignon, ex-socialiste ralliée à En Marche, a tôt demandé à l'exécutif des «signes» plus à gauche. A la tête de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, cette élue du Pas-de-Calais a fédéré quelques «marcheurs», dont des anciens PS, autour d'un «pôle». Elle voit «le projet social» du gouvernement «arriver vraiment maintenant» et entend continuer à peser de l'intérieur.
«Macron boys»
Trentenaires pour la plupart, Pierre Person, Sacha Houlié et encore Guillaume Chiche, qui se sont connus sur les bancs de la même fac, d'où leur surnom de «la bande de Poitiers», ont été rejoints par Aurélien Taché ou Hugues Renson. Tôt aux côtés d'Emmanuel Macron et se présentant comme le «canal historique», ils plaident pour «remettre du sens» et «faire vivre la complexité du projet», considérant que «la politique menée est plutôt à droite». La faute aux ministres ex-LR selon eux.
Les écolos
Proche de Nicolas Hulot, Matthieu Orphelin est engagé sur plusieurs fronts, écologie en tête. Sa bataille - perdue - pour inscrire dans la loi une interdiction du glyphosate a pu être un moment d'épreuve. Il a rallié à cette occasion plusieurs députés LREM dont la présidente de la commission du Développement durable Barbara Pompili. Comme elle issus des rangs écologistes, d'autres «marcheurs» tels Paul Molac et François-Michel Lambert sont tentés de prendre le large.
Le marais
La plupart des députés macronistes fuient les caméras mais ils n'hésitent plus à prendre la parole dans l'hémicycle pour défendre des textes et répondre aux oppositions. «En un an, il a fallu changer nos vies, trouver nos marques au Palais Bourbon et sur nos territoires, rentrer dans la mécanique», explique une novice qui s'attelle aux tâches qui lui sont confiées. Ces députés se plient aux règles du groupe et ne font pas un pas de côté.
Aile droite
Influente mais généralement discrète, la jambe droite s'est manifestée en fin d'année sur le budget, avec la figure d'Amélie de Montchalin, et devrait se faire entendre de nouveau à la rentrée sur le projet de loi Pacte consacré aux entreprises. Dans son giron, figurent des ex-LR (notamment les anciennes juppéistes Aurore Bergé et Marie Guévenoux) ou centristes de droite. On y trouve aussi plusieurs entrepreneurs comme Olivia Grégoire, Sylvain Maillard ou Bruno Bonnell, qui ne voient pas de nécessité à rééquilibrer la politique entre «libérer» et «protéger».
Francs tireurs et personnalités
Dans les rangs LREM, se trouvent des personnages hors classe, dont le mathématicien Cédric Villani, arborant ses broches araignée, qui peut aussi bien parler aux «rebelles» d'asile-immigration qu'aux députés hommes d'affaires. A part également, le premier questeur Florian Bachelier, qui tient les cordons du budget de l'Assemblée, ne s'est pas fait que des amis en formulant des propositions choc d'économies. L'ancien Premier ministre Manuel Valls (ex-PS) tranche aussi parfois, lorsqu'il livre sa vision de la laïcité à ses collègues ou appelle à répondre aux «attentes très fortes» de «justice sociale». Mais il n'est qu'apparenté au groupe, un pied dedans, un pied dehors.