L'intersyndicale d'Air France a annoncé vendredi, un mois jour pour jour après la quinzième et dernière journée de grève pour les salaires, un appel à la grève du 23 au 26 juin inclus, susceptible d'être «levé ou renforcé» selon les annonces de la direction.
Les dix syndicats qui composent l'intersyndicale estiment, dans un communiqué intitulé «Stop ou encore ?!», que le vote «non» «majoritairement exprimé» lors du référendum organisé auprès des salariés de la compagnie, «doit être entendu». «Les salarié(e)s et l'intersyndicale ont su faire preuve de responsabilité et de patience», soulignent-ils.
Ce préavis pourra être «levé ou renforcé en fonction des annonces à venir de la direction», précise l'intersyndicale, qui avait menacé en début de semaine d'un «été houleux».
Dans un courrier transmis vendredi aux syndicats, la présidente d'Air France par intérim, Anne-Marie Couderc, a promis des «réponses concrètes» sur les salaires. Celles-ci seront données jeudi prochain à l'occasion d'un comité central d'entreprise, où des «actions et mesures à mettre en œuvre» doivent être annoncées.
«Maintenir la pression»
«On leur a laissé du temps» pour nous faire des propositions lors de rencontres bilatérales, «ils n'ont rien dit», a commenté auprès de l'AFP Grégoire Aplincourt, du Spaf (deuxième syndicat de pilotes). En conséquence, «il a été décidé de maintenir la pression».
«La gouvernance, et surtout la direction jouent gros jeudi» prochain, a observé de son côté Christophe Malloggi, secrétaire général de FO Air France. «Ils nous refusent de réelles négociations et, quand il y a des discussions informelles, nous avons l'impression qu'on veut nous vendre, peu ou prou, l'accord refusé» en mai, a-t-il dit à l'AFP. Si jeudi «Mme Couderc vient dans cette perspective, lever le préavis deviendra impossible. Pourtant nous continuons de penser qu'une sortie» du conflit est «atteignable», a ajouté M. Malloggi.
L'intersyndicale composée de dix organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d'hôtesses et de stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnel au sol (CGT, FO et SUD), a mené 15 journées de grève entre le 22 février et le 8 mai. L'Unac, autre syndicat de navigants, s'y était associé.
Le mouvement a été suspendu après la démission du PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, désavoué par le personnel lors d'une consultation lancée à son initiative. Air France proposait une augmentation générale de 2% immédiatement et une hausse de 5% sur la période 2019-2021, conditionnée aux résultats d'Air France.
L'intersyndicale, qui réclame 5,1% en 2018, s'était prononcée contre. Elle exige toujours un «rattrapage» de l'inflation subie depuis 2011, date de la dernière augmentation générale, au titre des efforts passés et des meilleurs résultats financiers du groupe.