Sa mésaventure aura au moins donné lieu à une découverte scientifique. En décembre dernier, Charlène, une trentenaire habitant Grenoble a été victime de ce qu'elle pensait être une simple intoxication alimentaire.
Pourtant les choses se gâtent quand elle commence à perdre ses cheveux. Ce n'est qu'après des semaines de traitements inefficaces et de recherches que le lien est établi entre la courge trop mûre qu'elle avait mangée quelques semaines plus tôt et son alopecie soudaine.
Fin 2017, la jeune femme fait cuire une courge butternut achetée dans les rayons d'une grande surface. Mais au moment de le déguster, son goût amer la dissuade de la finir. Il s'agit d'une sage décision manifestement puisque Charlène est par la suite victime de très douloureux maux de ventre. Elle raconte également au Parisien avoir eu «des sueurs froides, des débuts d'hallucination» et avoir perdu connaissance.
Lorsqu'elle se réveille finalement de cette nuit chaotique, la Grenobloise se sent mieux. En revanche, ses cheveux commencent à tomber par poignées sans qu'elle ne comprenne ce qui lui arrive.
intoxication avec des citrouilles, des courges et des courgettes amères
Les traitements hormonaux et les vitamines n'arrêtent pas le phénomène devant lequel la jeune femme se retrouve totalement désemparée. Alors qu'elle soupçonne dans un premier temps une mousse capillaire fournie par son coiffeur, elle tombe un jour sur la publication du Dr Philippe Assouly.
«J’ai eu une intuition avec une patiente qui s’est confirmée avec une autre, explique le dermatologue à l’hôpital parisien Saint-Louis (AP-HP) interrogé par Le Parisien. Très important à savoir, l’intoxication provoquant la chute de cheveux se produit avec des citrouilles, courges, courgettes qui sont particulièrement amères». Le vrai coupable serait un insecte pollinisateur qui transporte de la cucurbitacine toxique sur des courges cultivées.
«Quand je suis tombée sur la publication du Dr Assouly, ça a fait tilt. Je l’ai contacté, raconte Charlène au quotidien. Ça, plus le fait que mes ongles boudinaient ont confirmé le diagnostic. La toxine a attaqué mes cheveux dans le bulbe. Quand ils en sont sortis au bout d’une semaine, ils se sont cassé un par un.»
Depuis qu’elle a coupé ses cheveux «malades», de nouveaux repoussent «normalement» sur son crâne.
Le travail du Dr Philippe Assouly a quant à lui été publié dans la prestigieuse revue scientifique Jama.