Les conditions de circulation en Ile-de-France se sont dégradées en 2017, par rapport à l’année précédente, selon une étude présentée par le Journal du dimanche.
Cette étude, signée du site d’information routière V-Traffic, et présentée par le JDD, rend compte d’une dégradation importante des conditions de circulation en Ile-de-France.
Une dégradation que V-Traffic avait anticipé, mais pas dans une telle mesure, comme l’explique Philippe Goudal, directeur de l’innovation chez Mediamobile/V-Traffic à nos confrères : «connaissant les évolutions des cinq dernières années, nous ne nous attendions pas à une amélioration de la situation. Or, en 2017, elle s’est dégradée au-delà de ce que nous pouvions attendre».
L’étude, qui se fonde sur des données anonymes issues des véhicules équipés en GPS et circulant en Ile-de-France, cite notamment quatre cas représentatifs des Franciliens victimes de la congestion des axes routiers. L’un d’eux, nommé Clément, habitant à Evry et travaillant dans le 14 e arrondissement parisien, passe chaque jour trente-deux minutes dans les embouteillages, soit cent-dix heures en un an, l’équivalent de seize jours de travail.
222 kilomètres de bouchons
L’étude s’attache également à déterminer le «taux de congestion» d’un axe routier, soit «la part du trajet soumis à l'embouteillage», là aussi en augmentation en 2017. Ainsi, sur les 836 kilomètres du réseau francilien, 222 connaissent des bouchons aux heures de pointe.
Dans l’ensemble, des tendances lourdes se dégagent. Ainsi, l’autoroute A3 serait l’axe routier le plus engorgé. Sur un trajet de trente minutes dans des conditions de circulation fluides, le taux de temps perdu serait passé de 83% à 100%.
L’étude pointe également le fait que le jeudi est, dans l’ensemble, le jour le plus embouteillé avec cent-trente kilomètres de bouchons, contre 122 en 2016. Le jeudi 21 décembre a même été un record, avec 562 kilomètres d'embouteillages cumulés. Viennent ensuite le mardi (127 kilomètres d’embouteillages), et le mercredi (124 kilomètres). Le vendredi après-midi, en raison des départs en week-end, est la période la plus embouteillée, avec 159 kilomètres de bouchons, contre cent-quarante en 2016.
Les raisons de cette dégradation
Comment expliquer ce phénomène ? L'étude commence par évoquer des raisons historiques qui ne datent pas d'hier. La majorité des emplois se concentrent à Paris et dans les Hauts-de-Seine (48,9% des emplois franciliens), alors que la plupart des logements se trouvent dans l'est et dans le sud de l'Ile-de-France. Une tendance qui n'a de cesse de s'accroitre.
Ensuite, sont rappelées les limites des transports en commun, qui ne suffisent plus à transporter les citadins. Quant au périphérique, il est régulièrement emprunté par des poids lourds venus de l'étranger. Pour le désengorger, il serait pourtant plus judicieux que ces derniers soient déviés dès la Francilienne, souligne le document.
Autre point à prendre en considération : la baisse de vitesse de vingt kilomètres/heure au moment des canicules. Philippe Goutal, de V-Traffic, explique aussi que l'augmentation du nombre de chantiers routiers a tendance à accentuer cette dégradation. «Une fermeture de voie suppose des engorgements qui se propagent bien au-delà de l'axe sur lequel ont lieu les travaux», indique-t-il.
En 2017, soixante-quinze kilomètres de voirie affectés par les chantiers de nuit ont été comptabilisés en petite couronne, et quarante-cinq kilomètres le jour. En 2016, ils n'étaient respectivement que soixante kilomètres et trente kilomètres. A en croire Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes, la fermeture des voies sur berges rive droite «a contribué très certainement à cette nouvelle dégradation de la circulation au-delà de Paris. Le trafic automobile s'est reporté sur le périphérique et sur les autoroutes qui y sont rattachées».
Quelles sont les solutions qui pourraient être envisagées à termes ? Améliorer le réseau de transports collectifs grâce au Grand Paris Express, par exemple, ou encore, instaurer un péage. Cette dernière option est en train d'être étudiée. En attendant, le plus simple pourrait être de privilégier autant que possible le télétravail et le covoiturage, en contournant les pics de circulation.