Ayoub El-Khazzani, l'auteur présumé de l'attentat manqué du Thalys le 21 août 2015, a livré sa version des faits lors d'un interrogatoire effectué le 23 novembre dernier.
«Personnellement, j'ai pas pu tuer. J'avais deux armes avec moi. Intérieurement, j'étais détruit psychiquement, mais à la dernière minute, je n'ai pas pu», a indiqué ce jour-là le Marocain de 28 ans devant le juge instruction, d'après France Inter qui a révélé l'information ce mercredi.
«Je me suis dirigé vers les Américains», raconte-t-il. «A un moment, un Américain, un grand, m'a fixé, il était loin de moi. Je l'ai vu de face et je n'ai pas pu le tuer».
«J'étais contre le fait de massacrer des gens», a-t-il indiqué au juge. Mais le terroriste présumé a par la suite affirmé qu'il avait regretté ce choix : «en garde à vue, très honnêtement, j'ai regretté de ne pas avoir tué, après avoir vu tout ce qui se passe en Syrie».
Des liens étroits avec Abdelhamid Abaaoud
Lors d'un autre interrogatoire daté de décembre 2016, Ayoub El-Khazani avait révélé que le coordonnateur des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, Abdelhamid Abaaoud lui avait transmis l'ordre de mener une attaque dans le Thalys et de viser «des Américains».
Devant le juge d'instruction, le Marocain a expliqué qu'il avait refusé d'utiliser une ceinture d'explosifs malgré la consigne donnée en ce sens par Abdelhamid Abaaoud.
Les deux hommes qui s'étaient rencontrés en Syrie, avaient fait le voyage du retour vers l'Europe ensemble. Ils avaient habité la même «planque» à Bruxelles par la suite.
L'attaque à la kalachnikov menée par Ayoub El-Khazani dans la rame 12 du Thalys reliant Amsterdam à Paris n'avait fait aucun mort. Trois américains s'étaient notamment distingués par leur courage en parvenant à désarmer l'assaillant. Ce dernier avait blessé deux personnes avant d'être maîtrisé.