Pour Bruno Le Maire, il n'est «pas acceptable» que les Etats-Unis se placent en «gendarme économique de la planète» après la décision de Donald Trump de rétablir les sanctions visant l'Iran.
Jugeant que le retrait américain de l'accord nucléaire était «une erreur» pour la sécurité internationale mais aussi du point de vue économique, Bruno Le Maire a observé que cette décision aurait des «conséquences» pour les entreprises françaises, telles que Total, Sanofi, Renault ou encore Peugeot.
«En deux ans, la France avait multiplié par trois son excédent commercial avec l'Iran», a déclaré le ministre de l'économie lors d'un entretien accordé à France Culture.
Or, la décision américaine impose aux entreprises étrangères des «délais très courts de l'ordre de six mois» pour se retirer de l'Iran, a noté Bruno Le Maire, faute de quoi elles pourraient être frappées par les mesures punitives leur barrant l'accès aux marchés américains.
Un «problème de principe»
Cela va «poser des difficultés à toutes les entreprises européennes qui ont des difficultés considérables économiques. Mais plus important encore que le problème économique, c'est le problème de principe, d'avoir des sanctions extraterritoriales», a-t-il jugé.
"Il n'est pas acceptable que les Etats-Unis soient le gendarme économique de la planète" lance @BrunoLeMaire sur @franceculture. Le ministre appellera le secrétaire au Trésor US et discutera d'éventuelles "exemptions" pour les entreprises européennes. #IranNuclearDeal #Iran pic.twitter.com/M2M0ChXqNh
— Rédac France Culture (@FC_actu) 9 mai 2018
Le ministre a annoncé qu'il aurait «un entretien téléphonique d'ici la fin de la semaine avec le secrétaire au Trésor américain Steve Mnuchin pour étudier avec lui quelles sont les possibilités» pour éviter ces sanctions.
Parmi les solutions envisagées, il a évoqué des «clauses grand-père» (clause d'antériorité) et des «exemptions». Bruno Le Maire a également indiqué qu'il allait «parler avec ses homologues européens (...) pour voir quelle réaction nous pouvons avoir face à ces sanctions».
Selon le ministre, «la sagesse désormais - c'est ce qui a été indiqué par le président de la République - retrouver une voie européenne qui propose d'autres solutions que celles choisies par le président américain».