Si l'humanité vivait comme les Français, elle aurait consommé dès samedi toutes les ressources que la planète peut renouveler en un an, a annoncé WWF, appelant à «inverser la tendance» alors que cette journée arrive plus tôt chaque année depuis 2014.
Empreinte carbone, ressources consommées pour la pêche, l'élevage, l'agriculture, la construction et l'utilisation de l'eau: chaque année, l'ONG Global Footprint Network calcule le «jour du dépassement» pour le monde -- le 2 août en 2017--, avec une déclinaison par pays. Selon ses calculs pour 2018, ce jour du dépassement tombera le 5 mai pour la France.
C'est la première fois que WWF décide de communiquer en amont et séparément pour la France «pour envoyer un signal fort à un moment politique clef où plusieurs lois et décisions sont attendues dans les domaines de l’alimentation, des mobilités, de l'énergie, de la biodiversité ou encore de la lutte contre la déforestation importée».
Selon les calculs --refaits chaque année avec des statistiques mises à jour--, le jour du dépassement français arrive toujours plus tôt depuis quatre ans (du 10 mai en 2014 au 5 mai en 2018), alors qu'après le record de 2008 (25 avril) il y avait eu une amélioration pendant plusieurs années marquées par la crise économique mondiale.
C'est un «signe que la transition écologique n’est pas assez ambitieuse», estime WWF, pointant notamment du doigt l'augmentation de la consommation de carburants pour les transports, liée à la baisse des prix du pétrôle. «Ce serait assez incohérent de prétendre vouloir incarner (...) un leadership climatique mondial et de ne pas en tirer les conséquences chez soi, de ne pas tout faire pour avoir un plan de désendettement écologique», a insisté le directeur général de WWF France Pascal Canfin lors d'un point presse.
Global Footprint a calculé ce jour du dépassement pour la France jusqu'en 1961, où il tombait seulement le 30 septembre. Si l'humanité vivait comme les Français -- dont les deux-tiers de l'empreinte écologique sont liés à l'alimentation, aux déplacements et à l'énergie pour le logement--, elle aurait ainsi aujourd'hui «besoin de l’équivalent de 2,9 planètes Terre pour subvenir à ses besoins», selon l'ONG. La moyenne mondiale se situe autour de 1,7 Terre.