Quarante-trois personnes soupçonnées d'avoir pris part aux violences qui ont éclaté en marge du défilé du 1er Mai dans la capitale ont vu leur garde à vue prolongée mercredi soir, a annoncé le parquet de Paris.
Cette prolongation des auditions pour une durée maximale de 24 heures concerne 43 personnes - 38 majeurs et 5 mineurs. 49 autres ont quant à elles été relâchées mercredi sans être poursuivies, faute de charges contre elles.
Au total, 102 personnes (87 majeurs et 15 mineurs), au lieu du chiffre de 109 annoncé dans la journée, avaient été placées en garde à vue, a précisé le parquet dans un nouveau décompte.
Deux majeurs et un mineur vont être déférés dans la soirée au palais de justice de Paris pour être présentés jeudi matin au parquet qui leur signifiera d'éventuelles suites judiciaires.
Par ailleurs, les gardes à vue de deux majeurs et de cinq mineurs ont été levées sans poursuite à ce stade contre eux, mais d'autres investigations doivent être menées les concernant.
Des jeunes d'une vingtaine d'années
Ces 102 personnes placées en garde à vue avaient été interpellées dès la fin de journée de mardi, soupçonnées notamment de «participation à un groupement armé en vue de commettre des violences ou des dégradations», «participation à une manifestation en étant porteur d'une arme» et »violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique».
Il s'agissait pour les deux tiers d'hommes et de jeunes âgés en majorité d'une vingtaine d'années.
Abribus saccagés, voitures brûlées, panneaux publicitaires et vitres de restaurants brisées: le traditionnel défilé du 1er Mai a été marqué par de nombreux heurts dans la capitale, attribués par la préfecture de police à des militants de l'ultra-gauche. Au total 283 personnes avaient été interpellées.
Selon la préfecture de police, près de «1.200 black blocs» au sein d'un précortège composé de 14.500 personnes ont jeté des projectiles sur les forces de l'ordre et causé des dégradations, perturbant le défilé parisien des syndicats, qui n'a pas pu se dérouler comme prévu, suscitant de vives critiques politiques.
Enquête ouverte pour «association de malfaiteurs»
Le parquet a ouvert mercredi une enquête pour «association de malfaiteurs», confiée à la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ), qui se concentrera sur l'identification des éventuels «instigateurs» des violences commises mardi, a précisé le parquet.
Sans lien avec les incidents de mardi, une femme interpellée en amont des manifestations devait être jugée dans la soirée de mercredi en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Paris, pour avoir été en possession d'un fumigène.
Un homme de 25 ans arrêté lui aussi avant le défilé a été condamné à 3 mois de prison avec sursis à Paris pour le port de trois couteaux et d'un poing américain, dans le cadre d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, une procédure de «plaider-coupable» à la française.