Si Emmanuel Macron n'a pas créé de Ministère des Droits des femmes comme il l'avait promis lors de la campagne présidentielle, il a tout de même respecté une promesse : la parité au sein du gouvernement. Retour sur les neuf personnalités féminines au sommet de l'Etat français.
Florence Parly
Second choix d'Emmanuel Macron après la démission de Sylvie Goulard au poste de ministre des Armées, Florence Parly, pas spécialiste des sujets de défense, comme elle le confiait au Monde en février 2018, apprend vite.
Cette semaine, je défendrai la LPM 2019-2025 à l’Assemblée nationale. 300 milliards d'euros, un texte à hauteur d'homme, cyberdéfense, renseignement et accélération des programmes, c'est la concrétisation des engagements de @EmmanuelMacron il y a un an : https://t.co/IKktcRGrTM pic.twitter.com/dBeCX3XJ89
— Florence Parly (@florence_parly) 19 mars 2018
Cette discrète énarque a dû faire face, en quelques mois, à plusieurs situations compliquées comme celle du départ du chef d'état-major Pierre de Villiers en plein été. Mais elle a rebondi. Cette ancienne secrétaire d'Etat au Budget de Lionel Jospin s'affirme de plus en plus à son poste.
Agnès Buzyn
Hématologue reconnue, Agnès Buzyn fait partie de ces ministres qui n'ont jamais connu la politique mais qui sont des pontes dans les ministères où ils ont été nommés. A 55 ans, l'ancienne praticienne hospitalière a déjà été à la tête de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), de l'Institut national du cancer (INCa) et de la Haute Autorité de santé. Un parcours plus que brillant.
Je suis à Sofia pour participer au Conseil informel des ministres de la santé de l'Union Européenne. Ce matin, nous travaillons sur la nutrition des enfants et des jeunes. pic.twitter.com/48h9dTMpAH
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 23 avril 2018
Face à de nombreux conflits, notamment au sein des hôpitaux et des Ehpad, la ministre multiplie les annonces avec notamment une stratégie de transformation du système de santé dans les cartons. Parmi les sujets qui lui tiennent à coeur, la lutte contre la cigarette, avec comme possible solution la mise en place d'un paquet à 10 euros (d'ici à 2020).
Françoise Nyssen
Débutante en politique, Françoise Nyssen est la ministre la plus discrète du gouvernement. Surfant sur le succès et la popularité d'Actes Sud, dont elle était la co-directrice, la native d'Etterbeek, en Belgique, n'a pas encore répondu à toutes les attentes du milieu de la culture. Une couverture de Libération, le 24 avril, laisse même penser qu'elle pourrait quitter le navire plus tôt que prévu.
Très heureuse d'avoir accueilli au @MinistereCC les lauréats du nouveau label national : « Le musée sort de ses murs », qui s'inscrit pleinement dans mon plan #Cultureprèsdechezvous, et dont la vocation est d’offrir à toutes et tous l’excellence artistique et culturelle. pic.twitter.com/Ubw93Yv5fh
— Francoise Nyssen (@FrancoiseNyssen) 3 mai 2018
Les chantiers qui lui sont confiés sont pourtant importants : une future loi pour combattre les fake news et une réforme très scrutée de l'audiovisuel public. Elle a également lancé un plan bibliothèques pour étendre les heures d'ouverture de ces lieux de culture. Elle doit enfin s'attaquer au «pass culture», promesse d'Emmanuel Macron pendant la campagne : donner aux jeunes de 18 ans une somme d'argent pour des dépenses culturelles. Beaucoup de chantiers qui devraient permettre à Françoise Nyssen de s'affirmer.
Muriel Pénicaud
Dassault, Danon, Business France... Muriel Pénicaud a multiplié les postes à responsabilité dans les grandes entreprises françaises. A 63 ans a fait une grande partie de sa carrière dans le privé mais également dans le public, travaillant par exemple auprès de Martine Aubry lorsqu'elle était à la tête... du ministère du Travail.
J’ai présenté aujourd’hui le projet de loi #AvenirProfessionnel : de nouveaux droits pour une meilleure émancipation sociale par le travail et la formation ! #ConseilDesMinistres pic.twitter.com/lEqOb8BnY0
— Muriel Pénicaud (@murielpenicaud) 27 avril 2018
La ministre est peut-être celle que le grand public connaît le mieux, car, au centre des réformes majeures de ce début de quinquennat : les ordonnances réformant le Code du travail et les réformes de l'apprentissage, de l'assurance chômage et de la formation.
Frédérique Vidal
Ministre de l'Enseignement supérieur, au début dans l'ombre de celui de l'Education, Frédérique Vidal a finalement été sous le feu des projecteurs avec son projet de loi pour réformer la plateforme admission post-bac (APB). Ancienne présidente de l'université de Nice, elle a défendu avec force un texte créant le site Parcoursup, pour que les lycéens émettent leurs voeux dans le supérieur. Une nouvelle plateforme critiquée pour la dose de sélection qu'elle met en place pour ses détracteurs.
#EDVtv @VidalFrederique : "Les algorithmes de #Parcoursup seront absolument connus." pic.twitter.com/b0WsZzUjTp
— Public Sénat (@publicsenat) 23 avril 2018
Détentrice d'une maîtrise de biochimie et d'un doctorat en sciences de la vie, elle n'avait jamais pas d'expérience en politique.
Elisabeth Borne
Ancienne patrone de la RATP, Elisabeth Borne, ministre chargée des Transports, a été mis sur le devant de la scène par l'explosive réforme de la SNCF qui occupe l'espace médiatique depuis plusieurs semaines. Cette diplômée de Polytechnique connaît bien le dossier : elle a été directrice de la stratégie de la SNCF entre 2002 et 2007.
[#SNCF] Il nous faut à la fois finaliser le projet de loi et nous assurer que les négociations d’entreprise et de branche avancent de façon efficace et équilibrée. pic.twitter.com/e4lNBarjs2
— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) 7 mai 2018
Borne affiche pour l'instant un visage serein, se montrant prête à négocier, annonçant vouloir finaliser le projet de loi mais se disant prête à intégrer tous les amendements qui seront utiles à la réforme.
Marlène Schiappa
Parmi toutes les figures féminines du gouvernement, Marlène Schiappa est celle qui concentre le plus de critiques à son égard en raison de son franc-parler. Bloggeuse, écrivaine, femme active, élue... la jeune secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes multiplie les casquettes. Elle est par ailleurs l'une des seules du gouvernement à ne pas avoir fait l'ENA et à avoir connu la scolarité en ZEP et la vie en cité HLM. Un profil détonnant.
Relation sexuelle avec un mineur : "Nous posons une limite d'âge, elle est à 15 ans", assure @MarleneSchiappa. #DirectAN pic.twitter.com/tGgEo9hlNO
— LCP (@LCP) 9 mai 2018
Marlène Schiappa est en ce moment très occupée avec son projet de loi contre les violences sexuelles et sexistes qui est récemment entrée en commission des lois à l'Assemblée.
Laura Flessel
C'est le profil le plus étonnant du gouvernement : Laura Flessel, ancienne escrimeuse, a été nommée ministre des Sports. Quintuple médaillée olympique, «La guêpe» a multiplié les activités après sa retraite sportive : participation à l'émission «Danse avec les stars», entrée au Conseil économique, social et environnemental, nomination au Conseil national du sport... Elle est également marraine de l'association Paris 2018 pour l'organisation des GayGames, une compétition sportive ouverte à toutes et à tous pour promouvoir une société sans discriminations.
Toujours un plaisir d’échanger avec @MarleneSchiappa notamment autour du sport au féminin et de la défense des droits des femmes. #sportaufeminin pic.twitter.com/CxGPudxUbP
— Laura Flessel (@FlesselLaura) 2 mai 2018
L'ancienne sportive s'est récemment illustrée avec une campagne contre le racisme, le sexisme, l’homophobie et la stigmatisation du handicap dans l’univers sportif.