En sursis après avoir voté contre le projet de loi asile-immigration, le député LREM Jean-Michel Clément a annoncé ce dimanche qu'il quittait le groupe.
Il est aujourd'hui le premier «frondeur» à quitter la majorité.
«Afin d'éviter que mon vote nourrisse quelques interprétations ambiguës ou farfelues, d'où qu'elles viennent, j'ai décidé de me mettre en congé du groupe parlementaire La République en Marche à compter de ce jour», a déclaré l'élu à l'AFP, anticipant ainsi sa probable exclusion par le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale Richard Ferrand.
«Sur ce sujet, comme pour d'autres à venir, lois bioéthiques ou fin de vie, je pense n'avoir fait ici qu'en appeler à ma conscience pour fonder mon vote», a jugé Jean-Michel Clément. «Mon engagement politique s'est toujours inscrit dans un collectif. Acceptant les compromis, sans pour autant renoncer à ma liberté. Une liberté encore plus précieuse quand elle touche à ma conscience.»
Finalement cette loi « asile et immigration » aura été une formidable tribune pour le Front National. C’est lui qui sort gagnant de ce débat en mêlant asile et immigration.
— Jean-Michel Clément (@jmclement86) 22 avril 2018
Député de la Vienne depuis 2007, l'élu de 63 ans, connu aussi comme l'un des proches de Ségolène Royal, est issu des rangs socialistes depuis 1968, date à laquelle il rejoint la section d’Availles-Limouzine, quittée il y a quelques mois. En mai 2017, il figurait sur la liste investie par La République en marche, mais le PS a tranché : un candidat PS n'a pas le droit d'être un candidat LREM.
Membre de la Commission des lois
Après plusieurs mandats en tant que vice-président du Syndicat Intercommunal d’électricité du département de la Vienne, mais aussi comme maire de Mauprévoir, Jean-Michel Clément a commencé, en 2014, à se consacrer exclusivement à son mandat parlementaire. En parallèle, il a conservé ses fonctions au sein de la Commission des lois.
Récemment, il s'était insurgé contre le discours de la députée Aurore Bergé, qui dénonçait la «surexposition médiatique de quelques personnes», autrement dit, les frondeurs de la majorité.
L’immaturité érigée en porte parolat. C’est pas l’aurore, c’est le crépuscule.
— Jean-Michel Clément (@jmclement86) 22 avril 2018
«L'immaturité érigée en porte parolat. C'est pas l'aurore, c'est le crépuscule», regrettait-il samedi sur Twitter.