Le gouvernement a annoncé jeudi une nouvelle modification de la méthode de calcul du taux du Livret A et l'introduction d'un plancher minimum de 0,5% pour la rémunération de ce placement très populaire auprès des Français.
La nouvelle méthode, qui doit simplifier le calcul, sera appliquée à partir du 1er février 2020, a annoncé le ministère de l'Economie et des Finances dans un communiqué.
Il précise que jusqu'à cette date, le taux du Livret A sera maintenu à 0,75%, soit son plus bas niveau historique depuis sa création en 1818. La rémunération est à ce niveau depuis l'été 2015.
Dans le détail, le taux du Livret A sera désormais fixé comme la moyenne semestrielle du taux d'inflation et des taux à court terme sur le marché interbancaire, avec un arrondi au dixième de point le plus proche. Mais «le taux du livret A ne pourra jamais être inférieur à un minimal absolu de 0,5 %», précise le ministère, disant vouloir protéger «le pouvoir d’achat des épargnants».
Jusqu'ici, la formule établissait que le taux soit au moins égal à l'inflation et augmenté d'un quart de point, sauf en cas d'écart trop important entre l'évolution des prix à la consommation et les taux interbancaires, la rémunération du Livret A étant alors alignée sur l'inflation.
Le Livret A, dont la gestion financière est assurée conjointement par la Caisse des dépôts et les banques, est l'un des produits d'épargne les plus populaires en France et sert notamment à financer le logement social.
Chaque année, la révision de la rémunération de ce placement, décision éminemment politique, intervient le 1er février et le 1er août.
Casse-tête des autorités
Le calcul du taux de rémunération de ce placement réglementé fait toutefois figure de casse-tête depuis plusieurs années pour les autorités, dans un environnement de taux d'intérêt très bas.
D'un côté, les épargnants voient d'un mauvais oeil tout abaissement ou stagnation du taux. De l'autre, les établissements financiers sont mis à rude épreuve pour servir la rémunération de ce placement, dont les fonds peuvent être retirés à tout moment et sans condition. Sans compter les problématiques propres au financement du logement social
Le gouvernement «s'est engagé envers le secteur du logement social à redonner de la compétitivité à son mode de financement historique et à soutenir de manière pérenne ses capacités d'investissement», explique le ministère jeudi dans son communiqué. «Le secteur du logement social est en effet financé de manière prédominante par le fonds d'épargne de la Caisse des dépôts et consignations, dont la ressource est indexée sur le taux du livret A et garantie par l'Etat», est-il ajouté.
Cette ressource «s'est toutefois avérée, au cours des dernières années, déconnectée des taux de marché, ce qui pèse sur le coût de financement du secteur et l'investissement des bailleurs sociaux», explique encore Bercy.
La réforme du mode de calcul du taux «réduira globalement et de manière durable les charges financières du secteur du logement social d'environ 675 millions d'euros par an», affirme le communiqué.
En parallèle, le gouvernement précise qu'il va demander aux banques d'accentuer la promotion du Livret d'épargne populaire (LEP), de manière à ce que «toutes les personnes éligibles, qui représentent près de 40% de la population, puissent en disposer».