Plusieurs centaines de cheminots, étudiants, personnels de santé et postiers ont manifesté vendredi après-midi dans le 13e arrondissement de Paris pour protester notamment contre la réforme ferroviaire, Parcoursup et les suppressions d'emploi dans les hôpitaux publics parisiens.
Sous le soleil, les manifestants ont défilé sans incident du métro Tolbiac à la gare d'Austerlitz. Cheminots, étudiants et postiers ont reçu le renfort de manifestants de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) devant la Pitié-Salpêtrière, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les cheminots étaient en tête du défilé, brandissant des drapeaux de SUD-Rail et de la CGT-Cheminots. Les postiers protestaient contre le licenciement, validé par la ministre du Travail Muriel Pénicaud, d'un militant SUD-PTT, Gaël Quirante.
Cette manifestation intervient au troisième épisode d'une grève qui perturbait encore fortement le trafic ferroviaire vendredi, et au lendemain des déclarations d'Emmanuel Macron exprimant sa volonté d'«aller au bout» d'une réforme «indispensable».
Lors de cet entretien, jeudi sur TF1, «on n'attendait rien et on n'a rien eu», a résumé Bruno Poncet, secrétaire fédéral de SUD-Rail.
«La vraie démocratie, elle est ici», «Tous ensemble, grève générale», «Résistance», «Ca va péter» ou «Cheminots en colère, on va pas se laisser faire», criaient les manifestants, tandis que des fumigènes plongeaient une portion du parcours dans le brouillard. «Contre la sélection, contre la privatisation, pour un nouveau '68'», scandait un organisateur au micro.
Élise, étudiante à Créteil qui veut devenir enseignante, est venue «pour participer à la convergence des luttes». Elle dit connaître «des étudiants qui n'auraient pas pu intégrer l'université avec Parcoursup», alors qu'ils réussissent actuellement leurs études.
Cheminot depuis 20 ans, un conducteur de train de voyageurs de la gare Saint-Lazare est en grève "tous les jours» depuis le début du mouvement, conformément à l'appel à la grève illimitée de SUD-Rail. Il puise «dans (s)es économies» pour pallier la perte de salaire : «Et je ne suis pas le seul» à faire grève non-stop, ajoute-t-il. «Le service public, le gouvernement devrait le défendre plutôt que de le détruire et de donner les bons morceaux au privé», a-t-il dénoncé.