Alerter l'opinion publique. C'est l'objectif du mouvement féministe le Groupe F, qui compile des centaines de témoignages de femmes mal accueillies dans les commissariats, alors qu'elles venaient déposer plainte pour des violences sexuelles.
«Ça pourrait se retourner contre vous», «Ce n'est pas grand chose» ou encore «Vous voulez vraiment porter plainte ?». Ces réflexions, de nombreuses femmes disent y avoir été confrontées dans les commissariats de l'Hexagone.
En dix jours, ce sont plus de 500 femmes qui ont raconté leur déconvenue au Groupe F. La mouvance féministe, fondée par Caroline de Haas, et visant à éradiquer les violences sexistes et sexuelles, a répertorié ces expériences sur une carte intéractive.
« Vous n’êtes pas très aguichante alors j’essaye de comprendre ». Entendu dans un commissariat, en 2016.#PayeTaPlainte pic.twitter.com/FTrlcaB4Dd
— Le Groupe F (@LeGroupe_F) 3 avril 2018
Un hashtag #Paye Ta Plainte a également été créé pour l'occasion.
Plus généralement, le mouvement constate que le découragement voire le refus de prendre la plainte, la minimisation de la violence subie et la culpabilisation de la victime sont légion dans les commissariats.
Les témoignages concernent la quasi-totalité des départements. La carte de France (en ligne) des lieux concernés parle d’elle-même. #PayeTaPlainte https://t.co/QUQ8OEui2v pic.twitter.com/OccIZSVgVP
— Le Groupe F (@LeGroupe_F) 3 avril 2018
Or, ces comportements ont une conséquence : celle de «décourager les victimes, parfois d'ajouter à la maltraitance déjà subie», explique le Groupe F.
Selon le ministère de l'Intérieur, 222.000 adultes sont victimes de violences sexuelles chaque année en France, mais seulement une personne sur douze porte plainte.