Alors que l'on s'attend à de nouvelles mobilisations contre la réforme des retraites les 7 et 11 février prochains, l'hypothèse d'une grève perlée demeure crédible
Se dirige-t-on vers une grève perlée ? Après le succès des deux premières mobilisations contre le projet de réforme des retraites (avec notamment le passage de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans d’ici à 2030), un tel scénario reste possible.
Si selon la jurisprudence, la grève se définit par «une cessation collective et concertée du travail des salariés en vue d'appuyer des revendications professionnelles», la grève dite «perlée», se traduit quant à elle par un ralentissement du rythme de travail sans arrêt complet de l'activité, ou une exécution volontairement défectueuse du travail, en vue d’appuyer des revendications professionnelles.
Ce dispositif, qui peut durer sur des longues périodes, reste illégal en France, aux yeux de la loi, mais a déjà été employé par le passé. L'expression était née en 2018, lors du conflit opposant les syndicats à la SNCF. À l'époque, les travailleurs avaient alors défini un calendrier composé de deux jours de grève et de trois jours travaillés, enracinant la mobilisation sur plus de trois mois.
Mais les actions ne s'étaient pas arrêtées les jours ouvrés. Comme l'avait révélé un article du Parisien, un mail de la CGT Cheminots invitait les travailleurs grévistes à rester mobilisés.
«La désorganisation du travail devra se faire également sur les jours ouvrés, mais je ne vous en dis pas plus […], je pense que vous avez compris où l'on veut en venir», écrivait un délégué syndical le 20 mars 2018.
Pour autant, bien que les journées du mardi 7 et samedi 11 février seront marquées par la poursuite des mobilisations et de probables perturbations dans les transports en commun parisiens, le recours à la grève perlée n'a pas encore été clairement évoqué par les organisations syndicales.