Dans un long entretien accordé à «Ouest-France», Gérard Collomb s'est exprimé sur la menace terroriste en France.
Alors que six Français sur dix seraient favorables à la mise en place de nouvelles mesures d’exception pour assurer leur sécurité face au terrorisme et que 83% souhaitent l'expulsion des étrangers «fichés S», selon un sondage Odoxa-dentsu consulting effectué pour Franceinfo et Le Figaro, le ministre de l'Intérieur a livré un chiffre fort à nos confrères de Ouest France : celui des vingt expulsions de radicalisés effectuées en France en 2017.
Gérard Collomb a assuré «comprendre l'émotion» de cette large majorité de Français, avant d'ajouter: «Sur les débats de cette semaine, je crois qu’il y a une certaine confusion entre les personnes fichées "s" et les personnes inscrites au FSPRT [Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste]. Ce dernier fichier suit le parcours de personnes radicalisées, alors que le fichier "s" est un sous-ensemble du fichier des personnes recherchées. Mais l’un comme l’autre sont des fichiers administratifs qui visent à aider au travail des services de renseignement».
Et le ministre, de préciser au quotidien : «Mettre en prison les 26.000 fichés "s", ou ceux qu’on jugerait dangereux est impossible, car l’inscription dans un fichier n’est pas une preuve de culpabilité. […] Quant à l’expulsion d’étrangers en situation régulière et connus pour radicalisation, c’est déjà le cas.»
Gérard Collomb a ajouté que la menace terroriste «n’a pas disparu», mais qu'elle s’est «transformée» avec des individus prêts à «passer à l’acte rapidement».