Florence M. a été lourdement condamnée jeudi par le tribunal correctionnel de Créteil. Elle comparaissait pour s'être fait passer pour une victime et une proche de victime des attentats du 13 novembre 2015 qui ont frappé Paris et Saint-Denis.
La femme âgée de 49 ans a été jugée coupable d'«escroquerie», d’«abus de confiance» et de «faux» à l'issue de plusieurs heures de débat. Ce n'est pas la première fois qu'elle fait face à la justice puisqu'elle avait déjà été condamnée à trois reprises pour «escroquerie» par le passé et portait d'ailleurs un bracelet électronique en 2015 pour des faits similaires.
Le 16 février 2016, Florence M. porte plainte, se présentant officiellement comme une victime des attentats. «Elle livre un récit glaçant, a affirmé la procureure en référence au faux témoignage de l'escroc. Il est présenté avec moult détails.»
Elle perçoit alors à ce titre 25.000 euros de la part du fond de garantie et bénéficie de 13.000 euros de soins. Et ce, alors qu'elle se trouvait en réalité à Lorient le soir du 13 novembre 2015...
«Un récit glaçant»
En réalité, Florence M. a profité des quelques mois qu'elle a passés auprès de (vraies) victimes pour rôder son discours et rentrer dans la peau du personnage.
Pour comprendre, il faut remonter au mois de décembre, quelques semaines après l'attaque terroriste du Bataclan. Florence M. rejoint alors l'association de victimes Life for Paris et raconte être, elle même, une proche de victimes. Son ami, explique-t-elle à l'époque, a été touché par des balles de kalachnikov.
Un ami imaginaire ?
Son récit se modifie au fil du temps. Dans sa version initiale, l'ami en question aurait été grièvement blessé, alors qu'elle prétend ensuite que ce dernier aurait reçu une seule balle dans le genou et se trouverait dans une clinique à Los Angeles. Mais Florence M. continue à assister assidûment aux évènements organisés par l'association. Manifestement appréciée, elle se lie alors d'amitié avec certaines victimes.
La quadragénaire est également soupçonnée d'avoir inventé son ami, prétendument victime des attentats, qu'elle appelle Grégory. La justice a établi qu'elle pilotait le compte Messenger de ce dernier. Pourtant, devant la cour, l'accusée nie avoir inventé cet «ami» en réaffirmant son existence.
Lors du procès, la femme a demandé pardon aux victimes qu'elle a pu «blesser et heurter». Elle a également prétendu avoir fait «un transfert» en passant du temps avec les victimes. Un discours qui n'a pas convaincu puisqu'elle a écopé de quatre ans et demi d'emprisonnement ajouté à l'obligation de rembourser les sommes perçues à tort.