Ce samedi 17 mars, un habitant de Mayotte a affirmé à l'AFP que des rondes étaient organisées pour livrer «les groupes d'étrangers, comoriens et africains» à la gendarmerie.
L'individu est membre d'un collectif regroupant six villages du Nord de l'île, créé ce lundi 12 mars suite à l'agression d'un Mahorais par des «coupeurs de route», surnom attribué aux bandes armées qui s'attaquent aux automobilistes. Selon lui, les opérations du collectif ont déjà visé une centaine d'étrangers, qui n'opposent pas de résistance.
Le collectif procède toujours de la même manière : ses membres demandent à la personne supposément en situation irrégulière de réunir ses effets personnels dans un délai imparti, avant de le conduire à la gendarmerie à bord d'une fourgonnette. Tous ceux qui sont inconnus dans le village subissent ce procédé.
L'homme a affirmé, toujours à l'AFP, que la gendarmerie collaborait avec le collectif, complicité que cette dernière a démenti. «C'est absolument faux, on ne va pas assister les pseudos-milices qui expulsent des personnes en situation irrégulière. On agit dans un Etat de droit», ont rétorqué les gendarmes.
Annick Girardin, ministre des Outre-mer, a également exprimé son indignation face à ces agissements : «Ce genre de pratique, ça n'existe pas dans un département. J'ai pris des engagements en matière de sécurité. Ils sont tenus, comme le prouvent les opérations de ces derniers jours. J'invite les habitants à laisser les forces de l'ordre faire leur travail», a-t-elle déclaré à l'AFP.
En effet, depuis deux jours, les forces de l'ordre procèdent à des opérations de contrôle des personnes en situation irrégulière sur cette île qui compte plus de 40% de clandestins.